5 l 4 P R É P A R A T I O N M E C A N I Q U E , & C .
dans les labiés fixes. Au-dessus de ce plan est placée la
caisse (D) qui renferme le minerai; son fond est oblique;
elle est séparée elle-même en deux comparlimens par
une cloison amovible (/), percée d’un trou (*) à son
bord inférieur. On met le minerai à laver dahs4e compartiment
supérieur (i) ; l’inférieur (2) reste vide. Une
rigole (R) passe au-dessus de ces caisses, et y amène
l’eau , qu’elle conduit par deux tuyaux (rr' ) ; l’un (r)
la verse dans le compartiment du minerai, et l’autre (r ),
dans le compartiment vide. Le minerai délayé est
entraîné sur la table ; il s’y étend en nappe mince et uniforme,
comme nous l’avons décrit pour les tables fixes.
Mais pendant qu’il descend, la table reçoit à son
chevet, au moyen d’une machine (M) qui y est placée,
une impulsion assez douce qui la porte en avant. Cette
impulsion cessant, elle revient a s3 première position ,
et éprouve en frappant contre la pièce (z) un choc
violent, et ainsi de suite.
Ces mouvemens contraires ont pour objet : i°. de
séparer les particules terreuses et les particules métalliques
qui pourroient être adhérentes , en leur communiquant
des vitesses qui sont inégales , et en raison de
leur densité différente ; a°. de ramener vers le chevet de
la table les parties métalliques qui sont les plus pesantes.
Nous n’avons pas décrit le mécanisme qui imprime à
la table les secousses dont nous venons de parier. Le»
figures (5, l , III) et la description qu’on en donne dans
l ’explication des planches , le font suffisamment comprendre.
On modifie , en raison de l’espèce de minerai que
l’on doit laver, les différentes circonstances qui influent
sur le lavage. Ainsi l ’inclinaison de la table varie de
2 à i 5 centimètres. L ’eau y est répandue , tantôt en
filets déliés, tantôt à pleins tuyaux ; en sorte qu’il y
coule jusqu’à deux pieds cubes d’eau par minute. Le
nombre des secousses qu’elle reçoit, varie de i 5 à 36
par minute. Elle s’écarte de sa position primitive, tantôt
de 2 centimètres, tantôt de 20. Le gros sable exige en
eénéral moins d’eau et moins d’inclinaison dans la table Oque le sable fin et visqueux.
Lorsqu’on s’est assuré que le scïilich est complètement
lavé , et que l’eau qui s’écoule ne contient plus de
minerai, on la laisse s’échapper par le canal, qui est
à l’extrémité de la table ; mais lorsqu’on craint qu’elle
ne renferme encore quelques particules métalliques, on
couvre ce canal, et l’eau se rend dans la caisse (H), où
elle dépose tout ce qu’elle te'noit en suspension ; on
soumet alors le dépôt à un nouveau lavage.
A R T I C L E III.
MÉ TAL LU RGI E .
Notions préliminaires.
L a métallurgie proprement dite, est l’art de retirer
les métaux de leur minerai, et de les amener au degré
de pureté qu’exigent les différens arts ; mais on a étendu
l’acception de ce nom à toutes les opérations chimiques
qui se pratiquent en grand sur les minerais pour en retirer
des combustibles, tels que le bitume, le soufre, &c. ;
des sels, tels que l’alun, Ie*s sulfates de fer, de cuivre, &c.
ou toute autre matière utile dans les arts.
Nous ne parlerons ici que du traitement des minerais
métalliques, puisque nous avons déjà fait connoître la
manière de préparer l’a lun, le nitre , le sel marin, le
soufre , &c. én parlant des minéraux qui les fournissent.
La métallurgie est une des applications les plus directes
de la chimie ; mais le métallurgiste ayant pour objet
principal de retirer par les moyens les plus économiques
, la plus grande quantité possible des matières
utiles qu’un minerai peut fournir, il n’a pas à sa disposition
tous les réactifs, la plupart très-dispendieux,
que le chimiste peut employer dans l’analyse exacte des
minéraux.