Caractères.
de la mer Caspienne , des feux absolument de la même
nature que ceux de Barigazzo. Les habitans du pays
s’en servent pour préparer leurs alimens et même pour
cuire de la chaux. — Enfin l’eau des lacs du Mexique
contient de l’Hydrogène sulfuré. (Humboldt. )
11e 1E s p . S O U F R E r.
L e Soufre est peut-être de toutes les substances minérales
celle qui se fait le plus aisément reconnoitre. La
couleur jaune qui lui est essentielle et l’odeur piquante
qu’il répand lorsqu’on le brûle, sont deux caractères
qui le distinguent particulièrement.
Le Soufre natif est cl’un jaune quelquefois un peu
verdâtre ou même un peu gris selon les matières étrangères
qu’il renferme. Il est souvent opaque , quelquefois
translucideetrarementtransparent; il jouit de la double
réfraction à un très-haut degré, et présente meme à cet
égard deux phénomènes remarquables : i°. On voit
quatre bandes lumineuses et irisées qui se croisent sous
un angle déterminé ; 2°. le rayon de réfraction ordinaire
et le rayon d’aberration subissent des décompositions
qui ont entr’elles une entière analogie. (B i o t . ) a
Il est tendre, même friable, et fait entendre, lorsqu on
réchauffe en le serrant dans la main , un petit pétillement
particulier ; sa cassure est conchoïdè, vitreuse,
souvent très-écla tante.
Il se fond, brûle facilement avec une flamme bleuâtre,
et répand alors une odeur piquante et même suffocante
qui est due à l’acide sulfureux qui se forme et
se dégage. Lorsqu apres 1 avoir fait fondre et 1 avoir
laissé refroidir lentement , on fait écouler la partie
encore liquide, on trouve la partie solide henssee de
1 Naturlicher schwefel, le Soufre natif. Br och.
x II paroît que le premier phénomène est en rapport avec la cristallisation
, car le grenat présente six rayons qui sont disposés en
étoile. Le second phénomène semble être particulier au Soufre.
(B i o t .)
s o u f r e . 6g
cristaux en aiguilles déliées. Ces cristaux d une forme
indéterminable, ne paroissent avoir aucune analogie
avec ceux du Scjufre natif qui sont-généralement des
octaèdres alongés, quelquefois très-gros, dont les faces
sont des triangles scalènes ; cet octaèdre est aussi la
forme pirimilive du Soufre ; les arêtes et les angles solides
de ces octaèdres sont souvent remplacés par des facettes.
Enfin le Soufre acquiert par le frottement 1 électricité
résineuse. Sa pesanteur spécifique est de 1,99'
Ni le Soufre natif, ni même le Soufre purifié du commerce
ne sont purs j ils contiennent l ’un et l’autre de
l ’hydrogène *.
xi Soufre massif. Il est en masse, opaque ou translucide
, à cassure tantôt raboteuse , tantôt conchoïdè,
mais presque toujours luisante; sa structure est quelquefois
rayonnée, il est alors opaque et même blanchâlre ;
telles sont certaines variétés de Soufre de la Solfatare.
C’est à cette première variété qu’on peut rapporter
les cristaux de Soufre.
2. Soufre engagé. Il est comme engagé oudisséminê
en fragmens fort petits , quelquefois même imperceptibles
dans différentes pierres qui sont souvent des laves
décomposées.
3. Soufre pulvérulent. Il est en poussière fine sublimée
à la surface de certaines laves, ou renfermée
dans quelques pierres ; tel est celui que l’on trouve dans 1
1 On peut arriver à la eonnoissance de la composition du Soufre
natif par deux moyens; ou par l’analyse chimique, comme l’a fait
M. Berthollet fils ; ou par l’observation des forces réfringentes ,
comme l’a fait M. Biot; on a la force de réfraction du Soufre supposé
parfaitement p ur, en la déduisant des observations de Newton
sur celle de l’acide sulfurique. Or la réfraction du Soufre contenu
dans l’acide sulfurique étant plus foible que celle qui a été attribuée
par M. Haüy au Soufre n atif, on en conclut qu’elle est augmentée
dans celui-ci par la présence d’un corps qui jouit d’ane force de-
réfraction pins grande quo celle du Soufre pur. Ce corps est dans ce
cas l’bydragèae.
Variétés