Usages.
Il y a presque autant de difficulté à exploiter, sahs
perte, les grandes masses de Houille que les couches
très-minces. Parmi ces dernières, on exploite avec
avantage des couches qui n’onr pas plus de 20 centimètres
d’épaisseur. Telles sont celles de Meisenheim,
dans le département du Mont - Tonnerre ; celles de
Dauphin , près de Manosque, département des Basses-
Alp es, &c.
Les principaux usages de la Houille peuvent Se réduire
à trois, qui exigent des qualités de Houille assez
différentes.
1. Elle est employée dans les cheminées, celle qui
est destinée à cet usage économique , doit brûler facilement
avec une flamme briitanle ,’et ne répandre aucune
odeur désagréable. Il faut quelle soit en morceaux
d’une moyenne grosseur.
Lorsqu’on veut employer du poussier pour cet
usage, on en fait, comme dans la Belgique et le département
de la Roër, des boules ou des briques. On délaie
de l’argile, on verse cette bouillie d’argile sur un tas de
poussier de Houille, on mêle le tout avec un rable 5 on.
façonne ensuite cette pâle en boule., ou bien on la moule
en brique. Ces boules ou briques de Houille, brûlent
bien, mais moins vite que la Houille pure.
3. La Houille que l’on nomme maréchale, est employée
à la forge. On ne peut faire usage que de la
Houille grasse, légère, qui se boursouffle et se colle en
brûlant ; elle forme alors une voûte au-dessus du fer
forgé et y concentre la chaleur. La Houille, quoique
réduite en poussière, peut être employée à cet usage.
3. La Houille destinée pour les grilles des fourneaux,
et sur-tout pour les fourneaux à réverbère, doit être
en gros morceaux et brûler avec flamme. Les diverses
espèces de Houille peuvent être employées à cet usage ,
mais elles donnent des degrés de chaleur bien différens
selon leur qualité.
La Houille, qui est le combustible dont l’usage est le
plus économique , ne peut cependant pas etre employée
dans tous les travaux des arts et de la métallurgie.
On augmente le nombre de ses applications , en lui
faisant subir l’opération que l’on appelle improprement
•désoufrage, et qui consiste à lût enlever son bitume et
même le soufre qu’elle contient, par une sorte de carbonisation
ou de distillation.
Il y a plusieurs manières de désonfrer la Houille oü
de la réduire à l’état que les Anglais appellent coke b
Une des méthodes qui nous semble la plus simple >
consiste à réunir en cône de 4 à 5 mètres de diamètre
sur 8 décimètres de hauteur au centre, des morceaux dé
Houille d’un décimètre cube environ. On recouvre ce
cône aVeô de la paille ou de la Houille en poussière, et on
y pratique dans le milieu un trou* par lequel on met le
feu à la Houille. Il faut conduire cette demi-combustion
avec soin. Le feu dure près de quatre jours , et lé
refroidissement quinze heures, on carbonise par ce procédé
environ 5o à 60 quintaux, le déchet est de 35 à
4o pour cent. {Jars. )
On carbonise aussi la Houille dans des fourneaux
presque fermés , semblables aux fours des boulangers.
La Houille carbonisée par ce procédé , porte plus particulièrement
le nom de cinder.
Dans quelques circonstances on carbonise la Houille
en grillant du minerai de fer, on mêle ces deux substances
et on les dépose en tas. On arrête la combustion
de la Houille avant qu’elle soit complète , en la
recouvrant de poussier. Ce procédé économique se pratique
à Carron en Ecosse.
Enfin on a proposé de faire celte opération dans
de grandes cucurbites, et de recueillir l’huile bitumineuse,
l’eau acide, et l’ammoniaque qui se dégagent.
1 Tous les Minéralogistes français écrivent coak , ou koak , oü
tnème coack, &c. ; mais Johnson écrit coke.
11. B