JEspagne*
A s ie ,
A m é r i q u e .
Pérou.
annuel de ces mines étoil, vers 1768, de 220 myriagrammes
d’Argent.
Les mines dArgent d’Espagne sont les plus anciennement
connues. Il paroît, tant par le récit des auteurs
romains et des naturalistes anciens, que par les vestiges
très-multipliés de fouilles qu’on y voit, qu’elles étoient
autrefois fort nombreuses. On n’y trouve plus de remarquable
que celle de Guadalcanal en Andalousie, dans
la Sierra-Morena , à quinze lieues au nord de Séville.
Le minerai qu’elle renferme est de l’Argent rouge, ayant
pour gangue de lajcbaux carbonalée compacte.
L ’Asie orientale a très-peu de mines dArgent, puisque
les Européens trouvent de l’avantage à échanger de
l’Argent contre de l’or. On ne peut douter cependant
qu’il n’y en ait en Chine. M. Patrin a vu en Sibérie,
entre les mains de plusieurs négocians, des lingots d’A r-
gent venant de la Chine, on les nomme harabelhi; ils
ont la forme d’une petite barque à deux pointes relevées,
et pèsent environ 2 hectogrammes.
Le Pérou et le Mexique fournissent à eux seuls dix
fois autant d’Argent que toutes les mines de l’ancien
continent réunies.
Les mines d’Ai’gent du Pérou sont situées au sud
de Lima, principalement dans l’audience de Charcas.
La montagne.duPotosi, qui renferme les fameuses mines
de ce nom , est une éminence presqu’isolée, située à la
source de la rivière de la Plata ; elle est traversée de toute
part, et à une très-grande élévation, de filons d’Argent.
Lorsqu’on découvrit ces mines en i 545, les filons étoient
très-riches et presqu’entièrement composés d’Argent.
Ceux de la mine de Huantajaya, audience de Lima, province
d’Arica, étoient d’Argent tellement pur et massif,
qu’on le coupoit au ciseau [U l l o J) ; mais à mesure qu’on
s’approfondit, tous ces filons deviennent plus pauvres et
l ’Argent y est à peine visible. En sorte que les mines du Po-
tosi qui rendirent jusqu’en 1564 > environ 100,000 kilogr.
dArgent par an, ne rendent plus actuellement que 10
à 12 000 kilogr., et le minerai ne contient guère que
0,0004 de son poids en Argent ; mais ce minerai est très-
abondant et facile à pulvériser ; il a pour gangue un
quarlz friable, et il est composé principalement d’Argent
natif, dArgent sulfuré, d’Argent rouge aigre, et d Argent
muriaté (ffjs£jrs),que M. Sage y compte pour un tiers. On
a découvert depuis des mines plus riches ; savoir : celles de
Pasco, de Carangas et d’Oruro, situées au nord dePotosi.
On a trouvé dans le même pays , et au milieu des
landes sablonneuses du bord de la mer, une masse d’A r gent
natif ne tenant à rien et pesant 38 kilogrammes.
Les mines du Mexique n’ont été découvertes qu’apres
celles du Pérou ; elles sont maintenant beaucoup plus
productives que ces dernières et très-mullipliées ; elles
ont rendu en i 8o3, environ 665,000 kilogr. d’Argenl.
En ne parlant ici que de celles qu’on peut considérer
comme mines d’A rgent, nous ferons remarquer, i°. la
mine de Valenciana, dans l’intendance de Guanaxuolo.
Ce filon qui a de 60 à 80 mètres de puissance , traverse
une montagne de schiste argileux ; il est composé de
quartz, de silex corné, de chaux carbonalée apathique,
de schiste argileux et de stéatite ; il renferme des sulfures
de fer, de plomb et de z in c , de l’Argent natif, de
l’Argent sulfuré et de l’Argent rouge, et tient un peu d’or.
(v 'Elliivxar.) Il rend annuellement ( i 8o3 ) environ
pour i2,5oo,ooo fr. d’Argent et d’or. La mine a à-peu-
près 600 mètres de profondeur. Il y a encore un filon qui
n’a pas été attaqué, et qui semble devoir rendre à lui seul
autant d’Argent que toutes les mines de la Nouvelle-
Espagne. ( Humbolvt. ) 20. La mine dite purissima de
catorce, dans l’intendance de Saint-Louis de Potosi, qui
a aussi environ 600 mètres de profondeur ; elle rendit en
1706, à-peu-près 5,55o,ooo fr. ( Humb-olbt.) 5°. Le filon
nommé veta bizcaina du real de el monte, près de
Pachuca, dans l’intendance de Mexico 5 il est moins
puissant que le grand filon de Guanaxuolo, mais il n’est
pas moins riche. (Humboldt.)
Mexique.