I j opération qui a pour objet cette séparation, se nomme
affinage.
On ne pratique guere 1’affinage du Plomb que sur
celui qui contient au moins 0,0018 d’argent *. Le but
qu’on se propose, est d’oxider le Plomb par l’action
de 1 air, d absorber ou de chasser l’oxide, et de mettre
par ce moyen l’argent, à nu.
Cette opération se pratique dans un fourneau qu’on
appelle fourneau de coupelle ( pl. 6, I , II). C’est
un fourneau de reverbere dont le laboratoire (L) a une
stiuclure particuliere. Il est excavé en forme de coupe,
dans laquelle on établit la coupelle ( c e ) , comme nous
allons le dire. Il est recouvert et comme fermé par un
vaste couvercle (c), qu’on peut enlever et replacer à l’aide
d une grue (A). Sur un des points de sa circonférence,
est une ouverture (a) pour l’écoulement de l'oxide de
Plomb, et sur la partie opposée, est une autre ouverture
(b) par laquelle arrive le vent de deux forts soufflets
(*)• Le foyer (F) est placé sur un côté du laboratoire ; la
flamme est dirigée sur la coupelle et réverbérée par le
couvercle. Le tuyau de la cheminée (T) est situé au-
dessus du canal d’écoulement (a).
Lorsqu on veut raffiner du Plomb d’oeuvre, on revêt
la surface concave du fourneau d’une couche de cendre.
Ce qui s’appelle former la coupelle.
Les cendres que l’on emploie pour faire la coupelle
ont été lessivées , et privées des parties combustibles
qu elles contenoient encore, par une calcination préliminaire
dans un fourneau à réverbère. On répand
ensuite ces cendres sur la partie concave du fourneau,
ayant soin de donner tout de suite à la coupelle 1 epaisslur
convenable, afin qu elle ne soit pas sujette à s’exfolier ;
ce qui arriverait, si on déposoit les cendres couche par
O n n e p e u t é t a b l i r d e r è g le s fix e s à c e t é g a r d . O n r e t ir e a v e c
a v a n t a g e 1 a r g e n t d u s ch lich d e P lom b d e T a r n o w i t z en S ilé s ie , q u o i -
q u i l n e c o n t ie n n e q u e 0 ,0 0 0 3 d ’a r g e n t , ( D a u b u i s s o n . )
couche. On bat fortement celte couche de cendre , qui
est concave comme la surface sur laquelle on 1 a appliquée
j on recouvre la coupelle d un lit de foin , et on
y place avec symétrie les masses de Plomb d’oeuvre. Le
foin que l ’on y a mis est destiné à empêcher le Plomb
de dégrader la coupelle par sa pesanteur.
On ferme alors le fourneau en abaissant le couvercle,
que l’on nomme chapeau, et on allume le feu dans le
foyer ; le Plomb ne tarde pas à fondre, et la flamme
réverbérée par le chapeau vient presque lécher la surface
du bain de Plomb ; alors on fait jouer les soufflets,
et pour hâter l’oxidation du Plomb, on ajuste au-devant
de la buse une rondelle ( r ) , qui disperse le vent plus
également sur la surface du bain.
L ’oxide de Plomb fondu, ou litharge, paraît au bout
de quinze à seize heures de feu , le vent des soufflets le
chasse vers l’ouverture (a) dont nous avons parlé et par
laquelle il s’écoule. Au bout de quarante heures environ,
l’opération approche de sa fin. La séparation complète
du Plomb est indiquée par un éclat instantané que
prend le bain d’argent devenu convexe. Cet éclat est
produit par la rupture du voile de litharge qui le couvrait.
On introduit alors de l’eau par un canal (d) ; on
la jette sur la masse d’argent pour la refroidir promptement
et pouvoir l’enlever.
Cet argent n’est point encore assez pur, il faut le
raffiner de nouveau dans une espèce de fourneau à
réverbère ; ce qui s’appelle brûler l ’argent. On prépare
hors du fourneau, et dans* un cercle de fer, une coupelle
Coupellatîo»
de l'argent.
de cendre fortement battue; on la transporte sur
le sol du fourneau de réverbère qui sert à ce raffinage,
et on y place environ 25 kilogrammes d’argent à raffiner.
On le chauffe pendant sept à huit heures ; l’oxide
vitreux de Plomb qui se forme ici sans le secours d’aucun
soufflet, est absorbé par les cendres de la coupelle,
et lorsque l’argent est purifié, on le reçoit dans une
lingotière, au moÿen d’une percée que l’on fait à la