Ouvrage
gradins.
suivent le filon , peuvent enlever ou la masse ( A E F )
qui est au-dessus de leur tête, ou celle (B F G H ) qui est
sous leurs pieds. Dans l’un et l’autre cas, ils y procèdent
en coupant cette masse en forme d’escalier. Ce genre
d exploitation , s’appelle ouvrage en gradins ( siross )
montons ou gradins descendons. Il s’exécute de la manière
suivante :
®n Quand on veut exploiter le filon en gradins descendais,
on construit dans le puits (G H ) , à io ou i 3 décimètres
au-dessous du sol de la galerie, un échafaud (d),
sur lequel on place un ou deux mineurs, selon la puissance
du filon. Ces mineurs enlèvent d’abord deux
parallelipipèdes ( n° 1, 1 ' ), qui ont ensemble environ
10 a i 3 decimelres de haut sur 6 à 8 mètres de long.
Lorsqu ils sont arrivés au n° 3', on place de nouveaux
mineurs dans le même puits ( en d' ), mais à 10 ou i34
environ plus bas que les premiers. Ceux-ci entament la
seconde assise de gradins ( n° 2 ), tandis que les premiers
prolongent toujours la première (en 3'). Dès que les
seconds mineurs ont enlevé deux parallélipipèdes delà
seconde assise ( n° 2 ), on fait attaquer la troisième assise
par d autres mineurs, et ainsi de suite pour la quatrième,
la cinquième, &c. ; il se forme par ce travail une espèce
d’escalier à grandes marches ( e f g ) , sur lequel un grand
nombre de mineurs peuvent attaquer en même temps
le filon sans se gêner réciproquement , et les parties
qu’ils ont à enlever ayant toujours au moins deux faces
libres , sont beaucoup plus faciles à détacher, soit avec
la poudre, soit avec la pointrolie.
Dans la suite de ce travail, il y a deux conditions à
remplir : i°. se débarrasser des déblais ; 20. soutenir le3
parois de la roche, qui n ’ont plus de soutien, puisque
le filon est enlevé.
On remplit ces deux conditions en construisant derrière
les mineurs des échafauds (h , i ) } qu’on place à 2
ou 3 mètres les uns des autres. Ces échafauds étayent les
épontes du filon et reçoivent les déblais. On sent qu’il
e x t r a c t i o n nu m i n e r a i . 297
faut leur donner une force suffisante pour produire ce
double effet.
Dans l’ouvrage en gradins montons ( A E F ) , le
mineur en entaillant le filon, lui donne la figure du
dessous d’un escalier. Si c’est l’angle (F) de la masse
de minerai que l’on veuille attaquer ainsi,. on place
le mineur dans le puits ( A F ) , sur un échafaud et en
face, de cet angle (F) ; il fait sauter un parallélépipède
( n® i , 2' ) de i5 décimètres de haut sur 6 à 8 mètres de
long. Lorsqu’il est ainsi avancé dans la masse, on place
dans le même puits un autre mineur, qui attaque le
filon à i5 décimètres au-dessus du premier ; il fait sauter
le parallélipipède ( n° 2 ) , tandis que le premier mineur
avance toujours (en 3 ). Lorsque le second mineur est
avancé de 5 à 6 mètres, on en place un troisième ( n° 3 ),
toujours dans le même puits. Celui-ci forme le troisième
gradin, tandis que les deux premiers avancent les leurs
(en 4 ') , et ainsi de suite.
On sent que le premier mineur avançant sur le fait
de la galerie ( E F ) , il faut, ou que cette galerie soit
voûtée, ou que le boisage de son plafond soit extrêmement
solide ; car le plafond est destiné à porter non-
seulement tous les mineurs, mais encore les déblais de
leurs travaux, qui doivent servir à remblayer 1 excavation
qu’ils forment, et en même temps a les élever assez
pour qu’ils puissent travailler commodément.
Ces deux sortes d’ouvrages en gradins ont des avantages
et des inconvéniens particuliers, et sont préférés
suivant les circonstances.
Dans l’ouvrage en descendant ( B G F H ) , le mineur
est placé sur le sol (ƒ ) même du filon ; il travaillé devant
lui et commodément ; il n’est pas exposé aux éclats
qui peuvent se détacher du faîte. Comme le chemin
qu’il a suivi pour pousser son ouvrage en avant «st
comblé par les déblais qu’il jette derrière lui, il sort
par le bas du gradin, et c’est aussi par cette route que
le minerai est enlevé. Mais ce genre d’ouvrage exigeant