sable bumeeté et bien battu qui empêche le charbon
de brûler. On expose ces caisses dans un fourneau à
réverbère d’une structure particulière, à une chaleur
très-forte et long-temps continuée. Les pores du ïe r
s’écartent considérablement, le charbon presque fondu
par le calorique, s’introduit dans le Fer et le change en
acier.
Les barres qui sortent de la caisse de cémentation ont
une surface boursoufflée ; leur texture est lamelleuse :
elles prennent dans cet état le nom d’acier poule. 11
faut chauffer et forger de nouveau cet acier avant cl&
le mettre dans le commerce.
Le F e r , en passant à l’état d’acier par cémentation ,
augmente d’un centième en volume, et depuis jus-
qu’à |â|j en poids.
Pour avoir de bon acier de cémentation, il faut
employer du Fer de très-bonne qualité, bien forgé et
bien corroyé 1. Le Fer de France qui paroît le meilleur
pour cet usage , est celui d’Alsace. Celui de Roslagie en
Suède est encore plus estimé ; c’est ce Fer qu’on cémente
à Newcastle en Angleterre. On fait vingt-cinq à
trente milliers d’acier dans une seule opération qui
dure cinq jours et cinq nuits.
3. On connoît dans les arts une troisième sorte d’acier
qu’on nomme jlcier fondu. En effet, c’est de l’acier
qui a été réellement fondu à l’abri du contact de l’air.
11 y a plusieurs manières de le faire. La méthode ordinaire
consiste à mettre dans un creuset des rognures ou
cassures d’acier naturel et d’acier de cémentation. On y
' ajoute un flux dont on a fait long-temps un mystère ;
mais c’est simplement un flux vitreux qui ne doit contenir
ni arsenic, ni plomb. On fond par ce moyen
l’acier à l’abri du contact de l’air ; on le coule dans des
lingolières, et on le forge avec précaution.
1 C'est-à-dire fréquemment et méthodiquement al'Qftgé sous !e
marteau.
Cl ou et a fait de l’Acier fondu, en décomposant I acide
carbonique du carbonate de chaux , au moyen du Fer.
On met dans un creuset, et couches par couches , des
petits morceaux de Fer et un mélange de carbonate de
chaux et d’argile. Il faut qu’il y ail assez de ces deux
terres pour que la surface du fer soit entièrement couverte
par Ip verre après la fusion. On obtient un acier
fondu qui se laisse travailler assez facilement a la forge.
Le même chimiste a remarqué que si on laisse 1 acier
fondu trop long-temps sous le verre en fusion, cet acier
devient dur et difficile à forger ; il attribue la fragilité
qu’il acquiert à une combinaison du verre avec 1 acier.
On sait que la dureté , jointe à une sorte de ténacité, Trempe de
sont les_ qualités que l’on recherche dans l’acier. Celui
qui sort du feu n’a pas encore le degré de dureté
dont il est susceptible ; il doit l’acquérir par l’opération
qu’on nomme la trempe. Le principe de celte opéralion
aussi singulière qu’elle est simple , est de faire refroidir
l ’acier promptement : plus le refroidissement est prompt
et fort, plus l’acier acquiert de dureté. Aussi la trempe
dans le mercure froid est-elle celle qui donne le plus
de dureté à l’acier ; mais comme il perd alors presque
tou le sa malléabilité , elle n’est presque point employée.
La trempe ordinaire se fait dans l’eau. On ajoute quel- *
quefois divers ingrédiens à ce liquide : mais ils sont sans
utilité s’ils ne contribuent pas à rendre l’eau plus froide.
L ’acier a besoin d’Sa'oir différens degrés de dureté ,
suivant les usages auxquels on le destine. Pour les lui
donner avec une certaine exactitude, on commence
par le tremper très-dur ensuite on lui ôte les degres de
dureté qu’il auroit de trop, en le faisant recuire ; c’est-
à-dire, en le chauffant de nouveau. Plus on le chauffe, et
plus il perd de sa dureté. On juge à-peu-près les degrés de
diminution de cette qualité par les couleurs qu’il acquiert
dans le recuit, ou par la manière dont se décomposent les
graisses dans lesquelles on le chauffe. Ainsi en supposant
de l’acier très-dur, le premier degré de recuit, celui qui est