lumière réfléchie par la surface des corps transparens est
d'autant plus grande, que les rayons lumineux éprouvent,
en traversant ces corps, une réfraction plus forte ;
on. sait.enfin que cette réfraction des rayons lumineux,
peut être augmentée par trois causes , par l’obliquité des
surfaces sur lesquelles ils tombent, par la densite du
corps qu’ils traversent, et par sa nature combustible.
Or on doit remarquer que les Diamans sont des corps
combustibles très-durs, sur lesquels la taille fait naître
des facettes diversement inclinées , et qu’ils réunissent
ainsi toutes les conditions qui doivent rendre un corps
éclatant.
Ils jouissent en outre de la faculté de disperser, c’est-
à-dire de décomposer au plus haut degré les rayons de
la lumière qui les pénètre, et de lancer ainsi les couleurs
les plus variées et les plus vives.
Les Diamans n’acquièrent jamais , comme on lésait ,
un volume très-considérable , le plus gros Diamant
connu, qui a appartenu à l’Impératrice de Russie, est
de la grosseur d’un oeuf de pigeon, et pèse 296 déci-
grammes environ (19^ carats ) 1.
Le prix des Diamans augmente dans une progression
extrêmement rapide en raison de leur grosseur ;
et passé un certain volume, ce prix n’est plus dirigé
par aucune »règle. Ainsi on dit que le Diamant que nous
venons de citer a été acheté 2,5oo,ooo fr.,et 100,000 fr.
de pension viagère.
1 Le mot carat dont on se sert pour exprimer le titre de l’or et le
poids des Diamans, vient du nom de la fève d’une espèce d erythrina
du pays des Shangallas en Afrique % pays où se fait un grand commerce
d’or. Cet arbre est appelé kuara , mot qui. signifie soleil dans
le pays, parce qu’il porte des fleurs et des fruits de couleur rouge
de feu. Comme les semences sèches de ses légumes sont toujours
à-p. u-près également pesantes, les sauvages de ce pays s’en sont servi
de temps immémorial ponr peser l’or. Ces fèves ont été ensuite
transportées dans l’Inde, où on les a employées dans les premiers
temps à peser les Diamans. (Br.VC£.) Le carat équivaut à s ec‘ïr-,oS2.
Les vilriers employeht, pour couper le verre , les
Diamans de rebut , et notamment ceux qui ne peuvent
se cliver, ils les enchâssent dans une peiile mass©
d’étain , et laissent saillir hors de la masse, un angle
aigu du cristal non taillé.
La poussière de Diamant nommée égrisê, est em»
ployée au tour et dans le travail de la gravure en pierre
fine. Les anciens se servoiçnt aussi, dans la gravure
à la main , des fragmens anguleux de celte pierre,
qu’ils enchâssoienl dans des manches de fer.
On a cru pendant long-temps qne le Diamant étoit
le corps le plus inaltérable de la nature ; de-là le nom
d’adamas (indomptable), que les anciens lui ont donné.
Mais on a reconnu en 1694, qu’il naroissoit détruit par
le feu. Bientôt Macquer et Bergman prouvèrent qu’il
étoit réellement combustible ; Lavoisier fit voir qu’il
donnoit du gaz acide carbonique par la combustion ;
enfin, M. Tennanl et M. Guyton ont conclu de leurs
expériences, que le Diamant étoit du carbone cristallisé
, et que Je carbone étoit un premier degré d’oxi-
dation du Diamant, et à proprement parler, un oxide
de Diamant. Ils ont même vu lè Diamant se couvrir
constamment d’une pellicule noirâtre avant de brûler
complètement.
M. Biot ayant remarqué qu’on pouvait calculer assez
exactement la puissance réfringente d’un corps d’après
celle de ses principes constituans, a observé la réfraclion
de l’acide carbonique et celle de l’oxigène, et en a déduit
celle du carbone. Il a vu que la puissance réfringente
de ce corps est trèsr-peiite, tandis que celle du Diamant
est très-considérable. Il en a conclu que le Diamant
n’est pas du carbone p ur , comme on l’avoit pensé ;
mais qu’il doit contenir une quantité d’hydrogène assez
grande, pour lui communiquer la puissante réfraction
dont il jouit. Il évalue ia proportion de l’hydrogène au
quart du poids du Diamant. Celte combinaison est
d’autant plus probable, qu’on sait que l ’affinité de l’hy