Quelques métaux chauffés jusqu’à un certain point s®
volatilisent. La plupart ne se volatilisent qu’après avoir
été fondus; d’autres, tel que l’arsénic, se volatilisent
au lieu de se fondre.
i 5. Tous les métaux sont susceptibles de cristalliser
après la fusion et par le refroidissement ; il faut pour
les obtenir cristallisés, les laisser refroidir lentement et
tranquillement. Lorsque la surface et les parties de la
masse fondue, qui touchent les parois du vase, sont figées,
on décante la partie du centre encore liquide, et. on
obtient des cristaux souvent très-nets. La forme primitive
de la plupart des métaux est l’octaèdre régulier.
Les métaux se combinent entr’eux et forment des
mélanges! que l’on nomme alliage, et qui diffèrent souvent
beaucoup de chacun des métaux qui entrent dans
leur composition, parla couleur, la dureté, la pesanteur
spécifique.
Les métaux se trouvent dans le sein de la terre, tantôt
à l’état métallique, et on les nomme alors métaux natifs;
tantôt ils sont combinés avec différentes substances combustibles
ou salines; on dit alors qu’ils sont minéralisés.
Nous nommerons minerai les espèces métalliques qui
résultent de la combinaison d’un métal avec un miné-
ralisateur.
Les métaux sont communément disposés en filons.
Tantôt ils composent à eux seuls les filons, tantôt ils
sont disséminés dans des filons pierreux. On les trouve
aussi, mais plus rarement, en amas et même en couches ;
enfin ils entrent quelquefois, comme partie constituante,
dans la composition de certaines roches.
On nomme gangue la substance pierreuse ou acidi-
fere qui accompagne les minerais métalliques.
On trouve les métaux dans toutes sortes de terreins,
mais ils sont plus communs dans les terreins primitifs
et dans ceux de transition que dans les terreins
de sédiment. On en trouve peu dans les terreins de
transport, et encore moins dans les terreins volcaniques.
On juge de l’ancienneté d’un minerai métallique,
î °. par la nature du terrain qui le renferme ; 2°. par le
rapport de position du filon qui le contient avec les autres
filons métalliques. Les filons pouvant être considérés
comme des fentes remplies, on doit en conclure qu’ils
sont d’au tan I pl us anciens, qu’ils son t plus ordinairement
coupés par d’autres filons, et que les plus nouveaux
filons, ou , si on veut, les plus nouvelles fentes, sont
celles qui coupent toutes les autres. C’est d’après cette
double considération, que M. Werner a établi un rang
d ’ancienneté assez vraisemblable entre tous les minerais
métalliques. Les principaux minerais, rangés suivant
leur rang d’ancienneté présumée, sont l’étain, le schée-
lin , le molybdène, l’urane, le bismuth, le fer oxidulé,
le cobalt gris, le fer arsénié, l’or, l’argent, le mercure,
l'antimoine , le manganèse , le plomb , le z in c , le
cuivre, &c. Nous reviendrons sur ce sujet intéressant
dans la Géognosie ; nous ne l’indiquons ici que pour
expliquer quelques expressions, dont nous aurons occasion
de nous servir dans l’histoire naturelle des métaux.
Nous nommerons mines les parties de la terre où on
trouve les minerais métalliques rassemblés en quantité
assez considérable , pour être extraits en grand et avec
avantage. Nous ferons connoître à la suite de l’hîstoirê
naturelle des métaux les principales règles de l’exploitation
des mines et celles de la métallurgie, ou de l’art de
retirer avec profit les métaux de leur minerai ; nous
parlerons alors de leurs principaux usages.
O R D R E P R E M I E R .
L E S M É T A U X F R A G I L E S .
Nous divisons la classe des métaux en deux oi’dres,
fondés sur des caractères extérieurs. Celte division est
entièrement artificielle ; mais la composition des métaux
étant inconnue, ne peut offrir aucun caractère.
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