dans ces mêmes souterrains, on peut en purifier l’air par
des moyens plus prompts ou plus directs. Il suffit quelquefois
de former sur le sol de la galerie ou dans un de
ses angles un conduit en planches, qui se prolonge de
quelques mètres au-delà de son ouverture au jour, ou
d’y placer des tuyaux de bois. Ce conduit établit un
courant d’air suffisant pour renouveler celui qui est
vicié ; mais si ce moyen ne suffit pas, on peut le rendre
plus actif en construisant un fourneau, ou en établissant
un ventilateur à l’extrémité du conduit artificiel. On
conserve ces machines d’airage jusqu’à ce que la galerie
ou le puits se trouvent naturellement aérés par leur com--
munication avec les autres travaux de la mine.
Il arrive quelquefois dans les mines où l’air pourroit
circuler de toute part, que ce fluide prend le chemin
le plus court et ne traverse pas les travaux les plus
profonds ; alors on le force à y pénétrer en fermant la
route la plus courte, au moyen de portes battantes.
L ’air est vicié dans le fond des mines non-seulement
par la respiration des ouvriers et par la combustion des
lampes, mais encore par des causes qui tiennent au
sol même ; ainsi les pyrites en décomposition, les roches
d’hornblende, qui paraissent renfermer du carbone,
les houilles, les schistes bitumineux, les argiles mêmes,
contribuent à vicier l’air. Quelques-unes de ces substances
y versent tantôt des gaz délétères qui sont de
vrais poisons , tels que le gaz hydrogène renfermant
de l’azote ; tantôt du gaz hydrogène, ou carboné, ou
sulfuré, q u i, s’enflammant à l’approche des lampes
des ouvriers, produit des détonations dangereuses. On
remarque que ces gaz, qu’on nomme vulgairementjfè&f
brisou, se tiennent dans la partie supérieure des galeries
et des autres cavités souterraines. II n’y a de moyen sur
pour travailler dans ces souterrains, que d’y renouveler
complètement et perpétuellement l’air par l’un des procédés
que nous venons d’indiquer. Lorsque l’air n’est
point vicié au point d’empêcher les hommes d’y vivre,
mais qu’il l’est pourtant assez pour s’opposer à la combustion
des lampes ordinaires, on peut se servir de celles
qui ont été inventées par M. Humboldt. Ces lampes ont
un réservoir d’air et un réservoir d’eau. Ce dernier, en
comprimant l’a ir, le verse par une ou par plusieurs
ouvertures sur la mèche de la lampe et alimente ainsi la
flamme.
Les mineurs éclairent leurs travaux, tantôt avec de Éclaira**,
la chandelle, qui est portée dans une espèce de bougeoir
de fer terminé par une pointe ; cette pointe sert au
mineur à enfoncer son bougeoir dans les fissures des
rochers, ou à le piquer dans son chapeau lorsqu’il veut
avoir les mains libres pour descendre dans la mine.
Tantôt avec des lampes de fer hermétiquement fermées,
et suspendues de manière qu’elles soient toujours
portées perpendiculairement, en sorte que l’huile ne
puisse pas en sortir ; tantôt enfin avec de petites lanternes
qu’il attache à sa ceinture. Lorsqu’on travaille
dans des mines qui renferment du gaz hydrogène détonant
, on ne pourroit se servir des moyens précédens ;
il faut employer un corps qui donne de la lumière sans
flamme. On fait usage d’une roue d’acier, qui frotte
en tournant rapidement sur un silex. Les étincelles qui
en sortent suffisent pour éclairer, mais ne sont point
propres à allumer le gaz hydrogène.
Nous venons d’indiquer les principaux travaux que Attaque a»
l’on exécute pour parvenir au minerai, les obstaclesnunerai'
,j (i(. pon rencontre et la maniéré de les surmonter. Il
faut maintenant arracher le minerai de son gîte et le
tirer hors de la mine.
Nous avons supposé que le minerai étoit renfermé dans
un filon à-peu-près plane et d’un à deux mètres de puissance.
Nous avons dit qu’on l’avoit divisé, par des galeries
et des puits, en grandes pièces à-peu-près rectangulaires,
qu’il s’agit d’enlever le plus complètement possible.
Les mineurs placés dans les galeries (E F , B G ) , qui