CHAPITRE YIII.
Des Canthères.
Les canthères composent à',eux seujs une tribu dans la
famille des spàroïdes’, caractérisée par des, dents toute!’'en
cardes, serrées, dont celles du rang antérieur également
très-serrées, sont seulement un peu plus grossés et ua peu
plus crochues. Il est donc facile de les distinguer des sbar
roïdes de la première tribu, qui o n t’des molaires .rondes,
et de ceux de la seconde, dont les mâchoires sont armées
de dents en crochets plus ou moins proéminens. Peut-être
cependant pourrait-on hésiter relativement aux dqB|$s de
la seconde division, dont les dents antérieures newton t
pas très-saillantes; mais cesidents sont toujours plus séparées
et moins égales, et d’ailleurs les nombres dgM&jfaps.
de ces derniers dentés sont les mêmes que ceux'dêS; ,ës,-
pèces à grands crochets,,ce qui prouvé l’affinké deTegs
deux divisions., tandis que les" canthèpéé ont les rayons
plus nombreux à la dorsale et à l’anale. La bouche des
canthères est peu fen d u en u llem en t protractile ,,;?c e q iii
les distingue de la famille,, des, ménides-
Nous connaissons maintenant quatre especes de ‘candi
ères dans nos mers. Trois d’entre elles ont été décrites
mais assez mal, par quelques naturalistes, et une'seule sur
ces trois avait pris place dans le catalogue du Systema
naturoe. La quatrième paraît aujourd’hui pour la première
fois.
Les mers du Cap nourrissent deux espèces, analogues
au canthère et à la brème de la Méditerranée, et nous en
avons reçu d’autres des mers de l’Inde; mais il ne nous
en est venu aucune des cotes de l’Amérique, ni des îles
de l’Atlantique.
L’anatomie des canthères ressemble à celle des autres
spàroïdes. Ils ont un estomac médiocre, quatre appendices
au; pylore ,< et leur intestin ne fait que deux plis. La vessie
aérienne^ est grande et simple. Leur nourriture est généralement
animale. Nous avons cependant trouvé dans l’estomac
dumbanthère de la Méditerranée des débris de fucus.
- On prend les- canthères sur les cotes'vaseuses : ils sont
voraces* <et faciles à pêcher à la ligne;
•. Le G a n t k è r e c o m m u n . |
"qCkiii%nàt'us ittïg tiïis, hpi}.; Spdrus cantharus, L.)
Rondelet; »(p* 126) est le seul des auteurs de la renaissance
des lettres qui ait bien connu le canthèrë : sa figure
est «très-bonne • pour l’ensemble et pour les proportion^
relatives du corps et dès.nageoires. Réion (p. i 4 5 ) parle
bien d u . canthère, mais il-l’a “confondu avec la brème de
m e r, ‘.etr’jsa figure est même si <vague, quelle peut tout
aussi bien être prise, pour celle de ce dernier poisson que
pour ceRè d’un canthère commun. Il en est de même de
la première figure de Gesner (p. 178); tout originale quelle
soit; elle*est beaucoup moins reconnaissable que celle de
Rondelet. Quant à la seconde figure de Gesner1, elle est
au-dessous de toute critique, et ne peut être rapportée à
l’espèce qui fait le sujet de cet article. Aldrovande 8 la
reproduit cependant, et avec une autre figure originale,
1. Paralip. C, p, i3. 2. De pisc-, p. 186.