Le nom que nous avons cru pouvoir donner a ce genre
est. celui que le page! porte en grec moderne.
Le L éthripUs de l’Atlantique.
.. ( Lethrinus atlanticus, hoib.^
Gest aux îles du cap Vert que Ton trouve la seule espèce
de lethrinus connue dans l’Atlantique. M. Delalande
en a rapporté plusieurs individus dç San-Iago , et MM. Quoy
et Gaimard en ont pris d’autres à Potto-Praya, pendant la
relâche que • fit dans ce port le capitaine, d’Urvillë.
L’espèce était cependant depuis long-temps dans diffé-
rens cabinets, sans que ïôn sût d’où elle venait. Nous en
avons vu un individu parmi les poissons de la ,collection
de Bloch, qui y est nommé sparus maculatus; mais on
ne trouve dans ses ouvrages aucune description,sous cette
dénomination. Un individu sec et plus grand que Sfëlui
de Bloch était aussi dans le Cabinet du Roi. Enfin, nous
avons tout lieu dé penser que "c!est -’de notre- eîpèce tque
M.me Bowdich a voulu parler sous le nom de dentex uni-
spinosus, dans l’appendice A: son ouvrage intitulé : Excursions
aux îles de Madère et de Porto-Santo (n.0^ ) ^
quoique le nombre des .rayons ne soit pas ândiquél avsec
exactitude dans la description. La figure est; celle d’un
lethrinus; car elle ne.représente aucune écaille sut la joue :
elle a été faite à'Pôrto-Praÿa.
Ce poisson ressemble au page! La figure du corps est un ovale
plus pointu dû édtedéla tête’qüè de celui de Wqueue. La hauteur
est contenue quatre fois èt deux tiers dansda loriguëur; L’épaisseur
n’ëst que le tiers de'là hauteur. La tête est à peu près aussi’longue
que le corps est haut. La ligne obliqué du profil est. un peu sou-
CHAP. VII. LÉTHRINUS;, 20S
tenue au-devant des yeux. Entre eux le front est large et aplati. La
nuque est moins élevée que fa base de la dorsale.
Le diamètre de l’orbite est contenu quatre fois dans la longueur
de la tête. L’oeil est>,éloigné du bout du museau dé plus de deux
fois? s,On diamètre j il est place sur le haut de la joue, sans que le
cercle d eS rb ite échancre la ligne du profil du front.
Les deux ouvertures de la narine sont placées au-devant de 1 oeil,
presque sur J© bord du profil du museau. L’anterieure est percee
aux deux ûer)sf de là distance, entre lé bout du museau et l’oeil; elle
est petite, ronde, et porte un petit appendice tentaculaire : la secondé
est grande,"linéairê dans le sens longitudinal.
> Le\soùs-orb:itairè est caché sous la peaU épaisse qui le recouvre
et. qui s’étend, sur le préoperculé tout entier: Le limbe de cet os
est large; son angle est arrondi. L’opercule et le sous-opercule paraissent
réunis séus les petites écailles qui les protègent, L angle
de l’opètcule -ést n u , et se termine en une pointe osseuse assez
marqùéâ L’interopercule est étroit, arqué., et couvert d’une peau
épaisse eonufte celle de la joue; il se croise sous 1 isthme du gosier
avec éelui du côté'opposé quand la bouche est- fermée.
La bouche est médiocrement fendue. Les deux mâchoires sont
d’égale longueur : la supérieure est*un peu protractile; l’inférieure
^péüt s’àbaisser beaucoup,! cause dé l’éloignement de son articulation
, disposition semblable à celle que nous avons décrite dans
les hémulons. Leslèvressônt charnues, épaisses, plissées le long
du bord . interne, et hérissées près des dents de longues papilles,
qui pénètrent’ dans l’intervalle des dents et le remplissent. Les dents
antérieures sont au nombre de quatre, et très-pointues. Les latérales
sont coniques, pointues, d’inégale longueur, excepté les trois ou
quatre dernières, qui sont plus émoussées : on en compte neuf en
haut et dix ou onze en bas. Derrière Ces crochets il y a une bande
jèfr®it©d® dents en fin velours. Les pharyngiennes sont assez grosses,
crochues et sans aucunes papilles. L’intérieur de la bouche et le
voile des mâchoires supérieure et inférieure ont de nombreuses
rides longitudinales, mais aucunes papilles élevées.
La membrane des ouïes est étroite et n’a que six rayons.