était pas encore parvenu en entiër, et ce ne fut. que dans
le quatrième de ses• volumes qu’il .commença , à citer les?
six derniers de l’ichtyologiste de Berlin'* comme Bloch lui-
même, en composant son Syçtema , publié après-sg mort *
et même son éditeur Schneider, n’eurent connaissance que
des deux premiers..volumes de M. de Laeépede. On doit toujours
faire attention à Ces circonstances, lorsque l’on veut
comparer les ouvrages - de ces . deux célèbres ichtyologistes.
, Une difficulté non moins grande, à une époque oivhous
avions perdu toutes; nos colonies, et où aucun de nos
vaisseaux n’osait se hasarder sur les mers, c’était celle dé se
procurer des poissons des mers éloignées et de les examiner
sur nature.
Le naturaliste français sèyit donc obligé de prendre pour
base principale de- son travail les listes des poissons rédigées
par Gmelin et par Bonnaterre, et c’est de là qu’il tira les
caractères de ses divisions et du plus grand nombre de ses
genres , en j ajoutant cependant des .espèces provenues'de
différentes sources. Le Cabinet du Roi lui en fournit quelques-
unes ; il en trouva davantage dans le Cabinet du Stadhouder,
que l’on avait apporté à Paris en 4 795. TJn'petit nombre lui
fut donné par. Le Blond, médecin à Cayenne. 31. Bosé*
savant naturaliste, qui avait été pendant quelque temps
consul à New-York, lui remit des dessins qu’il avait faits
dans ce pays. Quelques particuliers, surtout MM.\îf6ël et
Mesaize* de Rouen, lui adressèrent des dessins et des notices
des poissons que le hasard leur fournissait, è® qui leur
paraissaient remarquables; mais ses. matériaux les plus
abondans provinrent des manuscrits de Commerson, et des
dessins qui avaient été faits sous les yeux de cet observateur,
auxquels il joignit ceux qu’Aubriet avait copiés dans les
manuscrits de Plumier pour la collection des vélins. Malheureusement,
comme nous l ’avons dit plus haut, il ne put
profiter des poissons eux-mêmes que Commerson avait
envoyés avec:ses dessins, mais qui étaient demeurés incon-
nus depuis la mort de Buffon.
- *uCes différées matériaux n’étaient pas de la mêiûe valeur.
Les hommes qui foTtrnissaient&desl'<fiqtë8si;3 n’étaient pas tous
à- beaucoup près des - ichty ologi stés de profession. Les copies
dAubriet avaient en plus d’uil endroit altéréles originaux,
et ces-originaux eux-mêmes ^avaient souvent omis des caractères
^essentiels. Les dessins de Commerson n’étaient pas
toÈ^jurs rapportés à se&fdescriptions, et bien dès'fois Mi de
Lacépèdë fit une espèce deUa-description, et une autre du
dessin; mais^& que d ’on croira difficilement, il luifest
arrivé plus d’ùne fü s aussi de faire- encore une espèce de
la- phrasé caractér istï<|ûé% écritevs ur ce dessin. On ne peut
slfespliquer singulières aberrations' qné* par cette circonstance,
qu’il composa ses> articles à la campagqe, oix le
régime de la terreur Payait exilé, loin des papiers qu’il avait
consultés, et1 seulement avec les notes qu’il en avait prises,
et par cetteautre qu’ifi nomma leir figures gravées sur -ses
planches suivant ce qu’il crut y reconnaître, e t non pas
ufaprès ce qui était écrit sur le dessin original qu’il n’âvait
plus |èus, les', yeux*.
Comme beaucoup d’autres naturalistes;; M? de Lacépède à
aussi été exposé à ne pas reconnaître certaines espèces que
des atotêurs plus anciens avaient déjà: décrire^, soit parce
que,; ses individus ' avaient perdu leurs couleurs ou leurs
formes, soit parce que Jes1 descriptions elles-mêmes avaient
été faites sur dés. individus, altérés, ' soit enfin parce qu’il
n’en avait pas suffisamment* saisi les expressions-.