d’amant passionné devenu tendre époux, charme par ses
chants les ennuie de sa'compagne. Dans, l’esclavage même»
l’oiseau s’attache a son maître; il se soumet à lui et. exécute
sous ses ordres les actes les plus adroits, les plus délicats :
il chasse pour lui comme le chien, et ih'revfent à sa voix
du plus haut des aiiis;; il imite jusqu’à son langage, et ce
n’est qu’avec peine que l’on se décide?à lui refuser une sorte
de raison.
L’habitant des eaux, au contraire, ne s’attache point ; il
n’a point de. langage, point d’affection ; il ne sait ce que
e’eSts'que d’êtaedéponx ^ ^ p è re , ni que de se?.préparer un
abri « dans le 'danger «Ip les - -iPOdhersi $de. la
mer, uu se précipite dans- la pmfohd.eur des eauxi;^sâ î vie
est silencieuse et monotone; sa .voÉacité seule l’occupe-,, «et
ee n’est :-que par elle aqu’on - peut lui enseigner à diriger î.ses
mouvemens par quelques- signes venus du dehors. - Et «^pendant
ees êtres,* à qui il a été ménagé si peu ;der jouissances,
ont< été orpés par la nature de tous les genres de beauté :
variété dans les formes, élégance dans t les proportions ,
diversité efevivaeitéde couleurs, rien ne leur manque pour
attirer l’attention de l’homme;, et il semble que ce soiteette
attention que la nature, ait né, en effet le des|etnrd’exciter :
l’éclat de tous les métaux, de toutes les pierres précieuses
dont, ils resplendissent, lès couleurs de finis qui sè brisent,
se reflètent en bandes, en taches, en lignes onduleuses,
anguleuses et toujours régulières-, symétriques, toujours de
nuances admirablement assorties ou contestées, pou® qui
avaientdls reçu tous ees dons, eux qui ne: peuvent au plus
que s’entrevoir dans ces profondeurs, où la lumière a peine
à pénétrer; et quand ils se verraient, quel genre de plaisirs
pourraient réveiller en eux de pareils rapports ?
Aussi l’homme^a-t-il de tout temps porté son attention
sur les animaux de cette, classe.; la nourriture abondante
qu’ils lui fournissent j-ifait qu’ils sont des premiers qu’il
s’attache à poursuivre : beaucoup de peuples ichtyophages
sont encore moins élevés dans l’échelle de la civilisation
que les peuples pasteurs, et parmi les nations les plus
civilisées, beaucoup de familles tirent de la pêche à peu
près toute leur subsistance. Les habitans des îles et des
cptes recherchent et observent les nombreuses espèces qui
^ tiennent parmi leurs rochers; et des nav^afeurs plus
hardis vont au loin attaquer au milieu de l’Océan les pba-
laffitges îd^ poissons vc^rageurs ; etl e » Contribuant ainsi à
soulager les premières nécessités des peuples, les poissons
n’err demeurent pas; moins pour les riches des objets du
Mce le plus raffiné. Rome, devenue le gouffre ou s’engloutissaient
les richesses du monde, consacrait ; à.^«e genre de
dépenSfe des-sommes qui noüs paraissent à peine croyables.
On y ênteetenait d’immenses vMiers pour I -les poissons de
mer et d?eau douee; on y faisait venir vivans des poissons
des mers éloignées; on en apportait vivans sur la table,
oh l’on se piaisaitàr observer les changemens dé rouleur
qu’ils~éprouvâient en expirant’; et il paraît qii’à >!fbhéfe de
soins "ëf de* constance, on y était parvenu à exercer sur les
poîsst^hs un bien plus grand empire que leur naturel ne
1. « Mullum expirantem versicolori quadam et numerosa varietale speetari, proceres
gulce narrant, rubentium squam&Yum mttliipliei mutation« pallescentem, utique si
viirq jjpiectetur i n c l u s i u . j M A IX , c . - a a s » SeaS^ie, Quest, nat.,
1.
Ingeniosa gula est, siculo scants cequore mersus
A d mensani vivas perduciiur. , . ,
Carm. de. bell, civ., r. 33.)