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Tycx».
'2. Décembre.
Départ de
Zjrte-raes.
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C h a p i T R E L X X V I I L .
Départ de Zjie-raes. Fortereffês remarquables. Arrivé#
à Ijpaban. Départ du Roy, & de toute laQour.
Ï E partis de Chirac le 4, fur le f o i x te je fus
accompagné de quelques amis, j ufques au-
Jardin y ou nous étions allez à la rencontre
de Monfieur de Larix , d’où j ’arrivay à deux-
Eeures de nuit au Caravanfèray de Baet^fiega*
a trois lieues de 2^J/V-rues. J’en partis à la poin~
te du Jour,. pour profiter de la lumière*, ou*-
tre que les nuits étoient fort froides. Par cet*-:
te raifon Je ne voulus pas- me joindre à la
Caravane, qui voyage ordinairement la nuit J
Après avoir traverfé quelques Montagnes Senne
Val ée-, oùjene trouvay pointd^eau , j ’-en-f
tray dans là Plaine de Sergôen plaidant a d r o i te
le Village dé ce nom te, le Pont de PoUt
chanie, te je fus furpris de ne trouver point'
d’eau dans la Plaine , qui en eft ordinairement
remplie. Je paffay enfuite une Rivière a gu&y
parce que c’étoit le plus court chemin > 8C
f arrivay fur le foir au Caravanfèray d‘ Ab*-.
rgerm>,. 'après Une marche de huit lieues. Je par-
*tis le lendemain , a la pointe du jour >te une:
iieure après je paffay lur un grand Pont de
pierre £
5 p g S ltS lfifl
• de C o r n e i l l e le Bru yn? çjj
pie r re , auprès duquel il y a deux Montagnes,
îur lefquelles il y ayoit autrefois des Porte-
relfes,. Je fus accompagné ce jour-là d’une
Caravane , qui n’ofa pas s’avancer pendant
la nuit, de crainte des voleurs qui infefioient
ce quartier-là.Nous traverfâmes deux ou trois
marécages , pour accourcir le chemin , iaif-
fant à gauche une Montagne, fur laquelle il
y avoit aulfi autrefois-une porterefle, Sc j ’ap-
perçûs de loin , pour la première fois jf de la
neige fur les Montagnes. On rencontre , à
quelque di fiance; de-là, une Riviere quiétoit
a fec en ce rems-là, d’où nous arrivâmes fur
ié; midy au Bourg de <Jû{ajy-ien , après une,trai-
te de cinq lieucsi J’y troüvay un Seigneur
Perfan , avec une grande fuite, pourvue d’armes
à feu i mais qui n’étoient point chargées,.
Il me montra enfuite un; beau MQufqueton,
fai t en Europe, auquel j e mis une.bonne pierre
à feu. Je lui fis voix aufli ifies armés» qui
confifioient en un bon fufil te. deux paires de
piftolets, deux à l’arçon de la felle , te les
deux autres à la ceinture, Ce Seigneur partit
peu après pour zjie-raes i te comme la Caravane
, qui m’avoit accompagné la veille, n’a-
vançoit pas afiez à mon gré , je pris les devants
, te traverfay un Rocher, dont les chemins
étoient fi mauvais, que je fus obligé de
descendre,& de mener mon cheval par la bri-
V ij de.
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4 .Décembre*