[ïjè'6.
ï. Jtfin.
Bougie,;
4<* V O Y A G E“ S
yre. Il a la tête approchant de celle d’un renard,
Se la queue pointue : mais ce qu’il y a
de plus extraordinaire , c ’eft qu’il a une ouverture
fous le ventre, en forme d e fa c , dans
lequel les petits entrent Se en reifortent, même
lors qu’ils font alfez gros. On leur voit
affez foüvent la tete ôe le col ho,rs dè ce fâç ;
niais lo^fqùe là mere court, ils ne paroilFent
pas Sc fe tiennent au fond du fa e , parce qu’el-
lé s élancé Fort en courant.
I A quelques jours delà je vis faire la revue
a une Compagnie de Bougis , en prefence du
Gouverneur & du Général de Vvilde. Les Officiers
les ay^nt faluez, plantèrent leurs piqués
en terre | &; tirèrent leurs poignards j
avec lefquels ils fe donnèrent de grands mou"
vemerits, criant à haute v o ix , qu’ils en per^
ceroient tous les ennemis, qui oferoient pa-
rottre à leurs yeux. Ils fe mirent en fui te à f^ui
t e r , pour faire paroître leur vig ieu r & leur
adrefle » & firent dés contorfîons de corps J
qui reflèmbloient bien plus aux mouvements
des bateleurs , qu’ à un exercice de gens de
guerre. Ils fe fentoient auffi animez d'une «ardeur
nouvelle, étant bien chauffez ,-au lieu
qu’ils avoient accoutumé dtfaller nuds pieds.
Audi fe donnoient-ils, en marchant, des airs
à faire mourir de rirevfurquoy le Général de
y'vüde ne put s’empêcher de me dire? On donne
D>E C O R N E I L L E LE H i l 4 7
ne de l'argent parmy nous y pour njoir des Comédies & 1706; '
des Farces i en peut-on rpojr. de plus divertjjjjtmes t i- fe?-
Les Soldats,étoient tous habillez; de di^[e- Leur habil-
rentes maniérés. Les uns- avoient de grands ment*‘
bonnets y de petits- jufte-au-corps> & des cur
lo-tes courtes : les autres des chapeaux à grands
bords,. faitsde certaines tiges de plantes entrelacées
-.il y en avoir qui avoient des bon-
jaets en pains de fucre j-d’autres qui n*avoient
qu’un linge entortillé autour de latête * quelques
uns qui avoient des machines aux deux
cotez de la tête , alfez femb labiés à des cornes
dorées y ce qui donne -un fpeétacle tout çr r
fait comique. Il y en avoit même qui étoient Leur#»**-
t. , Titxk couverts d un harnois. Aa u reint e ,,l iil s e> tot• en2t mes.-
tous- armez .de fulilè-,. de poignards & de piques
„ plus.longues que celles.- des.Officiers *
qui avoient tous le piftolet àla ceinture.
Pendant que ceux-cy étoient occupez àfaW
te leurs exercices , il paffa pat-là quelques» .
autres compagnies de fpldats qui ail oient
chercher leurs armes , pour fe rendre à bord
de quelques Vaiffeauxdeftinez pour le Royaume
de Samaran, fur la Cote Orientale de l’Ifle
de J a v a , environ à Ga. lieüës de Batavia r Ee Ro^,
fous la domination du Roy Pangeran Poega, qui Paûgeran
avoit été depofé par fon neveu , & .rétably
enfuite par les forces de la Compagnie. Et trône .pat
-4£omme ie neveu de ce Ptiucé T n o Jde~ jes forces degattUpgnïç.