V O Y A G E S
xyoff. du Village j où nous trouvâmes plus de faci-
.Novcmb. lité à traverfer la Rdviereyâ une keuë de-là>
on rencontre le grand chemin qui. entre
dans une belle Plaine * 6c nou^ arrivâmes h
deux heures de nuit au Caravanferay à’ J f -
mongeer, dont la meilleure partie du terrain
étoit cultivée , 6c où l'on étoit occupé à Faire:
écouler les eaux.- Ce lieu-là eh à quatre lieuëx-
de celui dont on vient de. parler..
* Nous achevâmes le lendemain de traverfer
cette Plaine * où nous vîmes beaucoup de-
tentes couvertes de noir*,, 6c rencontrâmes-
piuiîeurs familles > dont les Femmes & les enfants
étoient montez fur des chameaux 6c
Fur des ânes v des Caravanes quel que s-
Per fans y accompagnez de femmes dans des
litières, 6c nous arrivâmes, fur le foir, au Ga-
ravanferay de Paymy après unetraite de cinq,
lieuës. Nous continuâmes nôtre voyage lé:
jour fu iy an t, quoy qu’il fît grand froid &&
un vent violent ; mais, nous avions à"peine
fait 3.00. pas, que nous apprîmes de deux Coa*
Voletas» reurs, que le chemin étoit remply de voleurs
bien armez-, ce qui nous obligeaitrebroulFer*
chemin & d’attendre la nuit pour continuer
nôtre route, avec les Caravanes que nous
avions iaiffées à l’endroit d’où nous venions*
ainfi nous partîmes â une heure du matin >,
ôcnous rencontrâmes une Garayaneà la pointe
©E CORNEILLE LE B ru YN.’ 147
te du jour, fans entendre parler des voleurs, 1706.-
«que nous avions évitez * ■ & arrivâmes à huit 1 y-Nàvmb?
heures du matin au Caravanferay de Moefa-
pmç^ où il y'avoit tant de monde , qu’il n’y
en put loger qu’une partie, bien qu’il foit des
plus grands 6c des plus commodes. Nous n’y
reliâmes que jufques à minuit, 6c continuâmes
nôtre Voyage par un beau clair de lune.
•Nous rencontrâmes des Per fans 6c des ânes
»chargez de ris h àc après avoir traverfé une
belle Vallée nous arrivâmes au Caravanfe-
raÿ de Babasjie , à fept lieues du précédent,'
Nous y trouvâmes une Caravane 6c un Seigneur
Perfan , accompagné de Fept ou huit
domehiques , qui alloit à Gamron , 6c nous Arrivée k
.arrivâmes le -lendemain , fur les trois héures ziie-raesi
A Chiras, qui eft à cinq lieues de-ià, où l ’on
«toit encore occupé à faire la vendange. •
J’allay loger au Couvent des Carmes * à
trouvay le vieux Pere,
6c le Flamand , que j ’avois rencontrez l’an-
snéè précédente en allant à Gamron , qui furent
ravis de me revoir. Mes anciens amis,
Moniteur Latoul, 6c un Horloger François ,
nommé Batar, m’y vinrent féliciter fur mon
retour. Je parlay enfuite au condu&eur de
la Caravane , voulant partir le lendemain ;
mais elle ne fe trouva pas prête. Cependant
je reçus,par un Coureur, une Lettre du Ba-
T ij ron