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15, Ncvemfr.
Méprife ou
^crédulité de
quelques
Âufeufs.
Etranges
batiments.
T44 V O Y A Ù t î
le Rocher, avec mie ouverture par en hauQ
j ’y fis pafler mon Guidé. Comme on eti
voyoit le fond par deux ou trois autres ouvertures
, les unes proche de.s autres, j ’obfervay
aifément qu’elle n’avoit pas plus de 30.- pas
8c qu’elle conduifoit au chemin qui eft fo
longde la Rivière, où ayant rejoint mon Gui-j
de, je lui demanday quel: é toit le chemin qui
conduifoit â \jie- raçs ,8c je vis bien que ceux,;
dont j ’ayois lu la defcription, avoiefot cru la
ehofe de bonne fo y , fans examiner la vérité,
du fait. Î.1 en étoit de même du puits, qui eft fur
la Montagne, où je pris la peine de monter.}
Je trouyay qu’ii y avpit eu autrefois unefor-j
terelfe en cet endroit, de laquelle on vo it
encore quelques ruines , & des débris da
murailles , 8c fur le fommet un petit bâtiment
quarré, couvert d’un dôme , comme on
le voit dans la planche. Quant a la fente;
monftrueufe , dont i j eft fait mention dans
Les mêmes Mémoires, ce n’eft qu’une répara»’
tion extraordinaire de la Montagne a l’Eft »
Qu elle eft aftez; élevée 8c fort efçarpce : Ea
Riviere pafle à côté. Les bâtiments que les
Payens , ou les Guêbres ont élevez contre cette
Montagne , font incompréhenfibles , & je
ne croy pas qu’on en ait jamais vu de cette
nature. Ils font placez à l ’endroit le plus éf-
earpé du Rocher, de part 8s d’autre \ 8t on
DE Ô O R NE ï L 1 É LE JB R U Y N; T45
«en voit encore une pêtite ouverture. On peut Ï706Ï ’
confulcer lé deffein que j ’en donne, où l ’on
voit la Riviere entre les Montagnes , 8c à
l ’endroit le plus élevé, Un petit Canal rem-
ply de joncs. On préténd que ces gens-la
avoient tendu des chaînes de fe r, d’un côté
de la'Mçntagne à l’autre , pour avoir communication
enfemble en tems de guerre, 8c
qu’on trouve de l’autre côté de la Montagne
à l’Oüeft , une fépara tion femblable â célle*
«dont on a parlé. Au refte, je n’en ay rien pu
apprendre avec certitude des habitants du
y i l la g e , qui nomment ce lieu-là Cjoenegubron,
ou la demeure des Payens. On prétend de
plus que celieu-là a été fondé par des Géants,
qui vivoient il y a 1300* ans , fous le Gouvernement
du -fabuleux Ruftan, dont j ’ay déjà
parlé 0 mais on ne fçauroit faire aucun
fonds fur ce qu’ils débitent , comme 011 l’a
obfervé , en parlant de Perfépolis. Ce lieu-lâ
eft environ à une demy-lieuë du Village , ôc
le foûterrain, dont on a parlé, â une bonne
lieue. On v o it , un peu en deçà, à l ’Eft, une
chute d’eau, qui fe répand à l’Oüeft, dans les
tèrres , a coté du Village. Il y a beaucoup de
fruits en .ce quartier-lâ, 8c dés melons admirables.
Au refte ,' il y faifoit Ci froid , que
nous ne pouvions nous palTer de feu. | Nous
en fortîmes le lendemain , par l’autre bout
Tom. PC du