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1707. de Monfieur Fabre. Ce Miniftre avoit reçu orïj.
février. <Jre de la Cour de fe faifir de cette fefnme â
Erivan , pour l’envoyer à Ale p , d’où on de-
voit la tranfporter en France : mais elle n’eut
pas plutôt appris qu’il approchoit de cette
Ville y qu’elle fe retira à T au ris, où elle fe
mit fous la protection du Gouverneur de cette
Place, qui lui fit donner 30. Mamoedies, ou
deux ducats par jour , pour continuer fon
voyage. Ôn difôit qtt’il étoit relié un François
auprès d’elle , ôc qu’elle étoit accompagnée
d’une trentaine de domefliques de ce
Gouverneur. Cette affaire fit beaucoup de
bruit, & on en attendoit le dénouement aveç
impatience. On en parlera plus amplement«
dans la fuite.
impart de Cependan t comme le jour de mon départ
I Auteur. Approchait, j ’allaÿ prendre congé de tous mes
amis, à la Ville & â Jüffa, ôc après avoir fait
mes dépêches'pour Batavia ôc Gamron, je me
rendis chez nôtre Directeur, qui me retint a
louper. Son Sübflitut m’accompagnalê lendemain
, avec fept Coureurs-, fufques au Cara-
vanferay Koefjronna , vis-à-vis du Jardin du
Roy. Nous y foupâmes aux flambeaux , ôc
puis mes arats; s*éis retournèrent à la ‘Ville *
ôç j^allay un peu riie repofer étant fort enrhumé.
Jé fus j-ofnt le lendemain par deux
Arméniens * dont l”un , qui partait Ho Hande
C o r n e i l l e le Br u y ,n;
dois , devoit faire le .voyage avec moy*
Nous nous mimes en chemin le deuxieme
■ de Mars à neuf heures du m atin, Ôc nous trouvâmes
la Plaine toute inondée. Nous ne laif-
famés pas de là traverfer, â l’aide de plufieurs
petits Ponts , ôc nous arrivâmes fur les trois
heures au Caravanferày de RM , après une
marche de cinq lieues. Il faifoit un vent froid,
ôc la plupart des Montagnes étoient couvertes
de neige. Nôtre Caravane confifloit en
neufperfonnes à cheval, ôc huit bêtes de charge
, fans compter les valets. J ’avois trois chevaux
, ôc les autres appartenoient aux deux
Arméniens, qui avoient trois Coureurs pour
accompagner le bagage. Nous avions encore
deux Arméniens, chargez de marchandifes ,
quelques Géorgiens ôc le condudleur de la Caravane.
Comme nous étions convenus de
voyager le jour, ôc de nous repofer pendant
la nuit, â caufe du froid, ôc pour éviter plufieurs
inconvénients, nous continuâmes nôtre
voyage â fept heures du matin , ôc nous
vîmes, én paffant, deux Caravanferâis; au
Bout de la Plaine. Delà nous entrâmes dans
les Montagnes, Ôc nous arrivâmes fur le fqir
à Sardakan , qui eft â huit lieues de l’endroit
d’où nous étions partis.On eflobliigé.d’yipayer
huit fols de chaque bête de charge. Le lendemain
nous parvînmes à un Jardin du R o y ,
B b ij nom-
1707.
i. Ai ars.