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50, Mars...
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Z O y O y A G B s
d’un culte Religieux. Cependant, comme ils
ne dîf'oient mot, j ’allay à un autre Théâtre >
QÙfiaPiéçeétQiteommencée.CeThéâtre éeoit
à peu près femblable au précédent, mais il n’é-
toit pas fi magnifique. Il y avoit huit ou dix
Aéieurs fur la fcene , comiquement vêtus, &
entr’autres deux femmes, qui ehantoient &
reçitoient alternatiyèment. Tous ces perfon-
nages faifoient, de tems en tems, des Monologues
, avec des mouvements &-des contor-
fions extraordinaires \ la pièce finit par une
danfe en rond, 61 les Auteurs fe retirèrent en
bon ordre, en danfant au fon de plufiéurs in-
Rruments. Il y avoit entr autres .des b alfins
qu’on frapoit les uns contre lès autres , comme
à Ifpahan, 8c de petits balfons avec des flûtes
douces , &c le Théâtre ctoit éclairé d’un
grand nombre de Lampes Chinoifes , & de
chandelles. Au fiortir delà, je retournay à l’endroit
dont j’étois venu* où je trouyay aulfi la
pièce commencée , ôfiun plus grand nombre
d’Aéfceurs , outre que le 'Théâtre étoit plus
grand. Ces fpe&acles fie trouvent en plufiéurs
endroits de la Ville , & continuent toute la
nuipides uns commençant plutôt fi les, autres
plus tard , depuis les premiers jours du mois
de Mars jufques à la fin d’Avril. Ils reprefien-
tent des événements fie des hiftoires des tems
paflèz, tant tragiques que comiques, comme
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DE C O R M U H LE B r u YN.
cela fe pratique ¥ztmy nous. On « ‘affûta qoe
tous le sA to u r s 4 e ces Pii c f S;la J d e jeunés
filles déguifées, J M M l S . « m lndes
Ide ces fortes de Comédies maisje croy
quelles font mieux exécutées dans la Chr-
Le jour fuivant, Monlïeur le Directeur Général
de h e h & ; 9 > m m % £ *& £
campagne avec lu i, nous fortunes de la V ille
en carofie , mais nous montâmes enluite a
ch e v a l, trouvant les chemins fort mauvais.
Nous traversâmes une partie de fes terres ,
avant que de nous rendrei famaifon dccam-
p a g n e q u in ’étoit qu’à une lieue &. demie de du D rec J
Batavia; Je trouvay le terrain, Leplusproche teur (Séné*.
de la Ville \ de differentes couleurs, avec de ra‘
{à } Les différents Mémoires
de la Chine j & entr’autres
ceux du P.ere le
Comte Jefuite » nous apprennent
combien les Chinois
aiment les fpeétâcles
éc les illuminations ; qn
peut les conFulter ; mais je
fuis bien aife d’avertir, icy
que quelque ingénieux que
foit ce peuple, il s’en faut
bien qu’il ait porté les re-
prefentations dragmatiques
au point de perfection où
nousles voyons en Europe-
La plupart de leurs Comédies
ne font que des farces
infipides, mêlées de Danfes.
Cependant toutejs les 'Places
publiques , & fouvent
les maifons des richespar-
ticuliers , font remplies de
çes Charlatans 6c des Dan-
feufes, qui paffent la nuit à
les divertit»