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ji. "Juillet.
Convoy
funèbre.
**6 V O Y A G E S
perfonne qu’on ail oie mettre en terre. Êe
Convoy s'y rendit peu apres > & j ’y vis plu-
ûeurs Tentes, pourvues de toutes Les çHofes
nece/Taires,. pour la cuifine , &. pour mettre
le couvert. J’obfervay avec foin toute la ceremonie
du Convoy , qui refTembloit à une
Proceflion,. par le nombre des perfonnes dont
il; étoit compofé & des ornements qu’ils*
portoieut^t fçavoir des Drapeaux,, des Para,-,
Cols, des Dais > fous-, l’un defquels.on por-;
toit un de leurs Saints, connu fous le nom de
f-oosje. J’y entendis auili le fon de que 1 ques clo,-
ches* Lorfque.le corps, fut parvenu au lieu
où o a devoir le mettre en t e r r e to u t le refie
de la ceremonie fe fit avec célérité & en très*
boa ordre. Il y a vo ir, vis^-à.-vis d’un de çes
Tombeaux, un Pavillon & p 1 u fieip s Parafols>
fous l ’un defquels j ’obfervay une grande T a ble
couverte de toutes fortes de yiandes, ji
qu’on avoir apportées de la ..Ville.-, & entr’au-;
très d’un cochon crû, & d’un boue* quhde~
voient- fervir. d’Ofïrandes au Santon don ton
vient de parler. Cependant,, on jetta quefi
qu’argent dans la fofie ,, & puis on y mit le
corps.. Un Prêtre, qui étoit à un bout de ç.et-^
te fofie x teno.it un livre à la-main , dans.lequel
il lifoit;* 8c il en avoir un autre à. cote
de lui,avec un plat d’argentj?emply de grains,'!
dont il jettoit de tems en teins»une poignée
C o RNEILlE' IiE B R ü YK.' *tlj
Vers les afliftants j fur lfeîCercuëM & fur l’en- ïy&&
faut de:,la femme qu’on ve-noit de mettre en ÿt.failleK
terre,, lequel étoit de. l ’autre côté du Tom*
beau ^couvert d’une robe de toile crue / qui
lui p afloit par-de fins 1 ai t et e y à la maniéré des
\ Anciens > qui’^•couvroient ainfi de fa es &
dans les te ms de deuil ôc d’affliéfcion , & fe .
j-ettoient par terre.- Cet enfant, qui n’avoit
pas plus de iOi ans, le fit aqfll à-diverfes re-
prifes, &c puis fe remettoit en fapiace, félon
l ’ordre qu’il en reçevoit des afliftants, entre
iefqueis étoit fon pere, habillé de blanc. Le
Prêtre ayant fait enfui te approcher cet en-
£ant y i l lui fit répandre quelques poignées de
terre- fur le Cercueil de fa mere, & ainfi finit
cette ceremonie^ Rien ne m’y parut plus ex«-
tf-aordinaire que la femence qu’on y ré pan- *
dit x qui fer voit apparemment d’emblème,,
pour marquer aux afiïftants, qu’on fouhaitoit:
que leur poftérité-multipliât de même, * * ,)ü
: Pendant qu’on croit occupé â préparer le Repasiîii
ciment, dont on a parlé, on fe mit à ta.ble
au nombre de plus-de- job* perfonnes, entré;
lefquelles il y avoit plufieursifemmes, habifi
lees de blanc , avec un voile de lamême cour•
leur,. qui fe ter min oit en pointe au-deifus delà
tête,, &deur- tombokijufiques au milieru^du
corps., Ç>n refta-là jufques au foir ,* fous, lés: ar*
brés.. Ces Tombeaux ne font qu’à une petite
Lieuë