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tôt fortis de celuncy qu’on y mit le fen , 8&
comme il étoit rem pi y de foin, les fiâmes parvinrent
en un moment jnfques'à nous, & nous
obligèrent â doubler le pas. No us marchâmes*
ain fi; pendant toute la n u it, nous arrêtant de;
te ms entemspour attendre les bagages.:L’ob-
fcurité y.jointe à-l’épaiifeur des bois,, nous fie
perdre beaucoup de tems & nous expofa- jp-
être, furpris par les ennemis. Enfin ,.nous ar-,
Rivâmes fur- le midy LNilnikof , après une marche.
de quatre lieues y, ayant, toujours eu la*
pluye ou la neige fur le. corps..
Nous tâchions cependant d’adoucir la fa-j
ciguë de nôtre voyage ,tn faifant bonne chère
,»fansmous apperçevoir quenous'étions furie
point de manquer de pain , & qu’on, n’e a
pouvoir trouver fur la; route.. Nôtre unique-'
remedé fut dè nous addreffer au Prince
fus. député pour cela.,.ayant l’honneur d’être;
Gonnu delui. il étoit à-tablé , lors que jem’ac^
quittay de eettecommiffion, qui fit rire toute
la compagnie. Il eut la bonté: de. mer faire-'
affeoir à; côté de lu i , c e qu i a la - v cri t-e-m e &t-
plaifir y. mais j-e crois que mes compagnons
qui m’àttendoient avec impatience, n etoienc:
P as< tropcon te n ts d’ùn Pourvoyeur qui s amu-
{bit ainfivâ; d îo e r , pendant qu’ils foufiroient:
ilfc&hmôs la foif. fis en furent quittes pour
Rendre, un geu^car:,. auforxir de Table y. le;
Htlncôi
, 3DE C O R N E I L L E L E B r UYN- .v M f
Prince me .fit donner toutes les chofes dont
nous .avions befoin j avec une bonté digne de
lui.
Nous nous remimes en chemin vers le fdir»
après avoir traverfé plulîeurs bois remplis
«de païfans, nous fîmes alte fur les trois beu**
t e s , dans un Village -qui n’eft pas éloigné de
la Ville de Siebmd, où le Prince nous a voit inc
it é à dîner avec lui ce jour-la : mais il étoit
déjà forty de Tablé lors que nous arrivâmes*
Cependant nous ne 1 aillâmes pas d’y être régalez
par fês Officiers.. . , v •
f Le vingt-cinquième nous prîmes congé de
lui I & ileut encore La bon té d’envoyer un détache
ment de 3'dovchevaux devant nous, pour
allure r les chemins , &: de nous donner une
efeorte de lix Dragons , commandez par un
Officier Polonois , pour nous accompagner
jjufques à Smoiemk.0. Nous arrivâmes, fur les
€. heures, â la petite Ville de IBoriJJoVd., après
avoir fait feulement quatre iieuës ce jour-là*
St fur les io. heures du matin à Krocpfa, â 8.
lieues delà. En fui te , nous traverfâmes plusieurs
Villages , dans l ’un defquels nous ne
trouvâmes perfonne , &c on arriva fur le mi-
fiy â T ollotbinqui eff à y. Iieuës delà. Nous
conti nu âmes nôtre voyagé, le vingt leptié-
me, &t arrivâmes fur le loir à la V ille de Copies.
Le Colonel Éjâfcg le Miniftre de Pmffe&c
L 1 ij le
ïyoiS.
a7, Février’*
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