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'1707* cours de: la Riviere nous fit reculer confidé-
Stpttmh. rableme-ht > ayant quon pût attacher La Bar4
q u e fur, le rivâge 3 avec de gros cordages. Dès
que la Barque fut amarréechacun fe mit à
dormir j mais je ne pus fermer l’oeil , ayant
encore l’idée remplie de nôtre naufrage.
J’ayois accoutumé de donner tous les jours
un verre d’c au-de -vie à chacun des M atelots,
dont Monfieur l’AmbalTadeur me fit faire des
reproches 'par fon Interprète , en difant que
e’étoient des canailles, qui ne Le méritoient
pas. Je-répondis queq’enavois faitprovifion
pour cela ; qu’on pourroit avoir befoin d’eux,
& que je Gçavois par expérience qu’on ne ga-
gnoit rien avec ces gens-lâ que par la douceur
3 6c qu’il falloit faire .de nécefiicé vertu.
Lors ; que nous ap prochaines de l a V ille , nous
finies une falye de nos armps. à feu, fie y-vî-s
mes un grand nombre de. Vaiffeaux.
Nous continuâmes nôtre voy âge deux jours
après, par un fi grand froid /. qu'il fallut de
couvrir de fourûires;, ce quieft fort extraordinaire
dans la faifon ou nous ctloq|. alors.
Comme les Rufiiens font méchants Matelots,
nous donnions fou vent contre terre 3 fit nous
perdîmes une ancre par leur négligence. On
n’obferve aucunordre parmy eux 3 fit le moindre
foldax a ,autan t à dire que le P ilote , ce qui
medefefperoit , voyant de plus qu’il falloit
f tous
©î COR.NEILIE IB B ruyn: Vÿl’
tous les jours appeller 10. ou 12.. fois les Ma- t-'f o f \:
telots pour les faire lever, outre que je trou- l6’Sepumb.
vois le plus fouvent les.fentinelles endormies,
qu’on avoit mille peines à faire travaillèr
à la maneuvre lors qu’il faifoit mauvais ceins.
Aufii. rendois-je grâces. à Dieu tous les jours
de nous avoir confervez pendant la nuit., 6c
fur-tout contre les Corfaires. a
Le feiziéme, nous arrivâmes â la Ville de Arrivée $
Zdritja 3 ou il y a une Eglife de pierre bilan- MNËPj
-che , nouvellement bât ieauf i i-bien que la
(Ville3 qui avoit Ite.-réduite^ai-G.e.ndrés|l’an?-,
née précédente , 6c dont tons des bâtiments
n’étoient pas encore achevez... Nous reliâmes,
deux jours poür changer de Matelots.11 y écoit
arrivé la veille une Barque de Saratof ycpie les
Cûfaques Rufiiens avoient pillée en chemin j
les..gens de l’équipage nous dirent que la Ri-
yiere*qtoit remplie de ces Pi/ates 3 qui alloient
par cent aines dans de petites Barques. Je;pro-
•pofay fur cela â l'AmbalTadeur Géorgien de demander
une efeorte au Gouverneur3 laquelle
il ne refuferoit pas-, pourvu qu onJui fît un
prefent , caron n’obtient rien en ce païs4 â
fans argent : Mais ce Miniftre fit la lourde
oreille » bien que j e lui offri fie d’en, payer ma
part. Cependant les Patrons de dep* autres
Barquesqui alloient â Sdratof com:m.Q | nous >
nous vinrent dire qu’il# vouloient noiis #0-
Tom. V* G g com