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V O Y A G E S
170^. niftre.de m’introduire auprès du Roy; 8t com*-
n. ymitfà me %ôtre Commandant lui avoit déjà. dit*
félon l’ordre qu’il en avoir reçu du General,
que je fouhaitois d’avoir l’honneur de rendre
mes devoirs à ce Prince, il m'afltrra qu’il ne
manqueroit pas d’en parler à Sa Majefté le
même jou r , & de m’apprendre fa volonté au
plutôt. Ce Seigneur, qui fe nommoit Ponge*
ran, Prince de P'our-ka-nagaraé toi t accompagne
de 10. Infpeéteurs du poivre, & ufl&s fur
une chaife , à côté du Commandant & du
premier Infpe&eur de la Barrière : les autres-
é t o i entde l’autre côte , aftîs à la maniéré,
des Orientaux. Il et oit venu par eau à Sped*
VVicJ^, fui vy de 1 <£. dotneftiques. Le Co m m an*
daht les régala de confitures„ de fruits»^ de-
pain &c de fromage , de thé & de tabac. Ils*
comptèrent enfuite leur a rg en t, qu’ils mirent
dans des facs de mille Réales d’Efpagne,
qu’ils .fcellérent. Cela fa it , le Commandant
prit le Premier Miniflre par la m a i n fk. le;
conduifît jufques à la Riviere. Le lendemain,
fur les ?•.* heures, le premier Infpedéur. de la
Barrière vint me dire que je ferois admis à
.^Audience du Roy fur les 2. heures après.-
midy , & que ce Prince s’étoit rendu pout
cela à une Maifon de Plaifance qu’i l a à ua
quart de lieue de la Ville. Il me demanda B
je voulois y aller à cheval ou à pied , dont je
DE CâRNElLtE tE B R U Y N.’ $§
ïe r e m e rçiây , & lui dis que j ’ai mois mieux y 170
al 1 e r à pie d. Il me vint pren dre à l’he u r e m ar- n*
quée, & nous y fumesaccompagnez de M.
Kaefy qui avoit été Rélident de la Compagnie
à Bantam , avant quelle fe fût emparée de
cette Place , & qui y é toit revenu depuis 3*
mois, pour quelques négociations,.en vertu
defquellesil fut admis à l’Audience avec moy*
On nous avoir donné pour cela un Secrétaire
pour nous fervir d’interprète. Nous trou-
v îm e s ,. à la porte de la Ville , 4. chevaux de^
main, que le Roy nous avoit envoyez ; mais*
nous ne nous en fervîmes pas. Le premier'
Minière nous attendait, à la porte du Palais,
"pour nous conduire auprès de Sa Majefté*
Nous- allâmes le long d’un conduit de pier*
re élevé de 2. ou 3. pieds au-deftus du re&
de chauffée , dans lequel il. y a un tuyau de
plomb, qui s’étend de la Maifon de Plaifance
, où étoit le R o y , jufques àfon Palais* C e t
ouvrage avoit été fait depuis .j. ans ,• pour
conduire l’eau des Montagnes, qui eh font d
2,. lieues y va fe décharger dans une Rivière
, qui traverfe le païs. Il étoit 3.-heures lors JoMftWfa
que nous arrivâmes * & apres avoir attendu- £on de piai-
quelque-tems a la porte de devant, une I>a- -fance.de Sa
me de la Cour vint nous dire que nous poli- Male c*
vions^ entrer.- Nous vîmes en paffant une log
e , fous laquelle il y avoit y. carolfes du Roy*
dont