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XJ. juillet.
Habille-
Bient d u '
R.oy,
$g V o y a g é s î
très troupes de femmes dans ce veftibule* de-*
forte qu'on y en voyoit plus de zoo. en mouvement.
Elles a voient toutes la gorge découverte,
les bras 6? les jambes nues; une efpe-
ee de jupe attachée autour de la ceinture,avec
une petite draperie attachée de même par-
deflus le fein, ôc les cheveux retroüflez fur le
haut de la te te.
Le Roy a vo ir, ce jour-là, un petit bonnet
d'environ cinq pouces de profondeur , dont
les bords, qui étoient blancs , avoient un
pouce de large ; lé relie en étoit violet. Sa
velle étoit à la Turque, brune avec des boutons
d’argent, ôc ceinte d’une ceinture violette
aflez médiocre , dont les bouts lui pen-
doierit par-devant. Il avoir un poignard gar-
ny d’o r , & les jambes nues, avec des pantoufles
rouges à la Hollandoife.
Après qu’on eut deflervy, il nous offrit du
tabac, ôc me demanda 11 j ’en prenois. Je répondis
qu’ôiiy ; niais que je pouvois très-facilement
m’en palier. Je pris aufli la liberté
de demander fi le Roy fumoit, & on ine répondit
, qu’oüy -, mais qu’il le faifoit fort modérément.
Il me fit demander fur cela , lî je
fumerois, au cas qu’il le fît »à quoy je répondis
que ce me feroit beaucoup d’honneur. Il
me fit encore demander, lî j ’avois du tabac-,
parce qu’il çroyoit qu’il pourroit bien |tre
- . meil^
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . - 57
meilleur que lelîeni Comme j ’en étois pourvu
, j ’en remplis une. pipe;, que j ’eus l’hon-:
neur de prefenter à ce. Prince, qui la fuma à
demy , & donna le relie aii Secrétaire., qui
n’en avoit point. Enfuïte décelab le R o y , qui;
ell fort aifable Ôc fort curieux, meiîtpiulîeurs;
queltiops, fur les païs par où j ’avois pafle, &
fur ce ;que j ’y. ayqis .trouvé de plus, conlidé-
r ablé. Il m e de man da , que 1 si é to ie ht i le s plus;
puilfants Princes, de la terre 9 les bornes de
leurs Etats, ôc les moeurs des habitants ? quelles
,.étoient les plus grandes ôc les plus fameu-
fes R iyieres du monde .?.Sur quoy je lui appris
toutes les particularitez du Nil ôc du V'vqI-
goe, que j ’avois mefurées à leurs fources ôc à
leu|s embouchures j ôc lui fis enfuite la def~
cription de plufîeurs autrés Rivières.
En parlant du monde en général,fl me demanda
combien les Chrétiens fuppofoient
qu’il eut fubfîHé, & combien on croyoit qu’il
dut encore durer ? à quoy je répondis le mieux
qu’il me fut poflîble 9 ôc le Roy prit tant de
plailîr à mes réponfes, ôc aux autres ,chofes , :
que j ’eus l’honneur de lui dire, qu’il me pria
de les lui envoyer par écrit de Batavia , ce
que je lui promis.
Ce Prince m’apprit 9 à ion tour , que tous
les habitants de ce païs avoient été autrefois
Payens , ôc qu’il y. avoit environ 300. ans *
; Tow. V. * H qu’ils
ijotf.
11. 'juillet
Son afiabi
Eté.