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$¥Oj. prendre aprèsîle départ de mes amis. Lorsque
45'. JpLlr. fon maIy, qui ecoiturudes Commis dela Chancellerie,
fut de retour au logis , je lui fis un
prefent de p ifta ch e sd e dattes, 6c d’aman des
pour régaler fes commerés. Sur le lo ir , elles
le mirent toutes à chanter, fur un ton qui me
parut être femblable aux chants d’Eglife ; ôc
comme je a*avois rien entendu de femblable
jufques alors, jedemanday à mon va le t, qui
entendo.it la Langue du païs, ce que-cela vou-,
loit dire , à quoy Ürépondit qu ellesètoient faou-
les$ & que c ’étoit la coutume en de pareilles
oecafions.. Mais je lia*-bien plus furprïsJe lendemain
de trouverd’accouchée affifedla porte
de la rué avec fon enfant. Éile régalad’eaiï-
de-vie , fur le foir, les femmes qui l ’avaient
alïiftée la veille i ôc ne l’épargna pas elle-même,
ce qui eft fort ordinaire en cepaïs-cy**
©ifeauün- "*• P allant un jour dans la Place du Marché ,
ftuliex. j ’achetay un oifeau , que les Huffiens appellent
ou porteur d’eau, dont j ’avois fouvent
oüy parler, & que j’avois cherché plu-
iieursfoisinutilement, tant icy qu’àlfpahan;
je lui prefent ay du poilfon, qu’il ne voulut pas
manger, ny aucune autre chofe. Il me fut aufïï
impolfible de lui faire étendre le co l, qu’il te-
noit raccourcy , parodiant à demy endormy.'
|1 étoit encore jeune,& cependant quatre fois
plus gros qu*un$ o y e , dont il avoir en partiè
î>e C or n e i l l e - le 'Br u y n : n j
la forme êc le plumage j le bec long de 15. tyoy*
pouces 6c large de deux, avec un crochet j au- 1 if TtUPtii
ne par le bout, comme un perroquet. Le fa c,
ou le j abot, dans lequel il porte fon eau , en
contient plus de quatre pintes , SC il a les
jambes courtes. Je lui eoupay la tête Sc une,
partie du c o l ,, auquel j elaiffay le £ac, qu ’.oiï
voit dans la Taille-douce,;
Le feu prit. plufieur*)fois en cette y ille $
pendant le féjour que j ’y Bs , mais prefque
toujours danse le Pauxbourg. dès, Tartafes >
qui eurent foin dè l’é te in d r e a v a n t qu’il eut
fait de gr and s ravage s .Comme j ’a y déjà parlé
amplement de ces géns-là > j ’ajouté ray'-. feu- *
lement icy une particularité qui n*étoit pas
encore parvenue à ma connoiffancev
En l’an ils choifîrentr^our Chéf delà
Tartarie un certain Kmne,y qu’ils furnom-t
nièrent (jog Cham., c%ft-às-dire, Roy ou Empereur
y (e nommant eux-mêmes Modes ou
Mongdes. Cet Empereur, Sc fes Suece (Peurs, fe
difoient dans, leurs écrits, La Force de Dtmy&
Empereurs die ïUni^uersy Sc faifoient graver autour
de leur Seau ces paroles *: U n Dieu au
C iel , un KLuin-e. Ckam sur la T erre i La
force de Dieu, &• l’Empereur du (feme humain. Ces
Princes entretenoïent toujours ernq armées,!
pour tenir leurs lu jets dans l’ol)éïïlance. C e
premier Empereur t r iom p h a fu r les Fron-’
" • îieret