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février.
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qu’ainfi il nous confeilioit de.nous en retourner
avec lu i , à quoy il fallut bien nous ré-
foudre. Au reiley id envoya un cavalier après
noscanxiadeursj:, qui vinrent nous rejoindre
avec leurs chevaux^ de forte qu’ayant deu*„
chevaux à chaque traîneau, nous eûmes bientôt
réjqii^t le, pârty qui nous avoir fi maltrai^
tez de paroles ^ & l’Officier Anglois falna, de
quelques coups de foiiet,celui qui le comraan-
doit* pour lui apprendre don devoir.
Nous apprîmes auffi que les; Cofaques Suédois
n’çtoient qu’à quatre ou cinq lie.uës de
nous , & nous arrivâmes peu après .à la mai-
fon d’un Seigneur Polonais*! laquelle on mit
le feu à neuf heures du foir. A trois.lieuës delà
nous en trouvâmes une autre , qui avoir
l ’air d’une Fortéreffie , & des Troupes; com%
mandées par le.Çolonelégthemèf qui nous conseilla
de pâffier outre, fans nous arrêter, parce
qu’on y attendoit les Suédois. Nous paffames
enduire par plufieurs endroits^où l’on,
avoir pofté des Troupes , ôc nous arrivâmes
fur les. trois heures au Palais de Lefcova, ôù
étoit le Prince Alexandre de a^fen/t^of, qui
nous reçût très - graçieüfement. Nous nous
•étions flâtez.de le rencontrer plutôt 3 jte nous
nous étions féparez pour cela de la; grande
troupe, avec une efcorte de quatrecavaliers.
Nous Le priâmes de nous apprendre s’il n’y
au r oit.
DE C ORNE I L i s LE B r ü YN: \<éy
Suroît point d’autre chemin, par lequel nous 1708.
pûffions'Continuër nôtre voyage en furete , i*. février.
ou s’il vciudrèit bien avoir la bonté d envoyer
un Trompette à l’Armée Suédoife,pour nous
procurer un fauf-condüit, IL répondit , à l’égard
du premier point 9 que la chofe étoit absolument
impoffible , les Troupes Suédoifes
étant répanduës de tous cotez , ôc qu’il feroit
inutile d’y envoyer un T rompette, puis qu’ils '*
n’en vouloient point admettre , &c qu’ils en
avoient déjà fait maffilerer deux ou trois, &
quelques Tambours ; mais qu’il nous cotifeilt!
loit de nous en retourner à Mofcow. Il m’y
exhorta même en particulier , fçaehant que
j ’étois chargé des curiofitez que j’avois apportées
de Perfe & des Indes. Après l’avoir
remercié de fes bontez., je lui fis une relation
fuccinte de mon v o y a g e , ôc il nous ordonna
de leTuivre pendant trois jours, pour n’être
pas expofez à la fureur des païfans Polpnois,
qui étoient répandus dans des*bois, qu’il nous
falloir traverfer , & qui n’épargnoient per-
fonne. Auffi , ne fçaurois-je jamais aflez me
louer des bontez de ce Prince. Il nous apprit
que l’Avant-garde des Troupes Suédoifes
étoit arrivée, trois heures après nôtre départ,
au dernier Château où. nous avions paffé , &c
y avoir maffacré plus de cent Ruffiens , qui
s’y étoient trouvez, Nous ne fûmes pas plû-
Tow. F". .L l tôt