V O Y G E %'
C ' H A î I T R E LX XXII.
Départ d'drdevil. InjufHce des Douaniers i décident
i ; fàckeùx. 'Rivières du Kur '&* d'd'ras i- Arnrvée à
. Samacki'jfiolences des Per fans. P aï s fertile.
1707,.
19. Avri l .
Départ
4 ’A.rdûviJ.a
S O u « partîmes d’cdrde<vil le dix-feptié-
me Avril pouf nous rendre à Mietafiraef,
où nous allâmes loger chez le conducteur de
la Caravane. Le lendemain nous avançâmes
julqu’â Sabbad-daer , qui n’en eft qu’a deux
lieues, par des chemins fort mauvais i mais
rien n’efl fî incommode, en ce quartier-la,'
que la fumée,. qui n’a de fortie que par la
porte des maifons. Le dix-neuviéme nous tra*
verfames un grand Pont de pierre fur la Ri-*-
yiere de Ffaraffoe , dont le cours eft des plus
rapides. Les Douaniers s’y rendirent, & nous
obligèrent d’y payer un Mamoedie par cheval.’
J’en avois cependant déjà payé trois pour le
mien à la porte de la V ille', & deux pour mon
bagage, avant de; for tir du Caravanferay. Il
en fallut pourtant palfer par-là , bien qu’ils
n’eulfent aucun droit de l’exiger. Après avoir
fait trois lieues de chemin , nous nous arrc-;
tâmes à côté du V illage de Koroet-fiaey, où nous
.reftâmes jufques à la pointe du jour , enfuite
à&
de C o r n e i l l e le Br uyn; top
de quoy nous fîmes trois autres lieues, dans 1707*
•un pais où nous fûmes ob lig e z , faute de Ca-
ravanferais, de loger en raie campagne. Le
lendemain nous traverfâmes les Montagnes
•jufqu’à Barfand} pais qui n’eft ny fous la Jurif-
didtion à' drde<viï, ny fous celle du Megan, 8c
par cette raifon, on eft obligé d’y payer trois
Mamoedie s de chaque bête de charge. Nous ne
fîmes que deux lieues le jour fuivant, à cau-
fe du mauvais tems 3 8c nous arrêtâmes fur le ’
bord d’un ruifleau, où l ’on nous apporta des
provisions de Baesje^Zaboràn, à l’entréedes terres
de Megan. Comme les païfans de ce quar- Endroit
tier-là paftent pour de. grands voleurs ^ nous voTe^us.*18
fîmes bonne garde; if fa fut palfer le lendem ain
la Riviere de ÿtalbaree , dont le cours eft fort
rapidè,& nous la côtoy âmes même allez ,long-
rems^trouvant par tout des tentes 8c du bétail:
nous y .rencontrâmes aulïi une Caravane
quLvenoic de Samachi, 8c alloit à Ifpahan,
On ne peut rien voir de plus agréable que les
Prairies émaillées de fleurs qu’on trouve fur
les bords de cette R iviere, où nous fîmes paître
nos chevaux pendant que nous nous reposons.
Le jour fuivant les Arméniens fo-
lemniférent leur Pâques , ayant fait provision
d’un agneau pour cela. Enfuite , nous
continuâmes nôtre voyage par un très-beau
tems\ p
fc Tom. V. . D d Un