JüUk V O Y A G E S
l 7°Ç- d i^ tb o is , tous les Vairfeaux qui étoient è k
l fc; *"*4 ( f ade ayant arboré leurs pavillons, & mis leurs
banderoles^ce qui formoit un objet fort agréa-
Sans blef.à là vûë. Nous y arriyâmes fur les' huit
iiepos, heures^ £c fîmes enfemble le tourne r ifle a 6c
du F o r t, qui efl bien, pourvu de canon. , §c
d’une bonne Garnifon. On fait dans cette flle
toutes les choies neceiTaires pour le radoub
des Vailfeaux , 8c on y en te-n4 un fi gr an cl
bruit de marteaux ôc d’enclumes , qu’on la
nomme avec raiion , l’Ijfle Sans Repos. Elle elt
entourée de bancs de fable , de forte que les
gros Vaiffeaux n’en fçauroient approcher.. U
n y a que de petites Barques qui puiiTent pair
iHa de Kui- f e entre cette Ifle ôc celle de Kuiper , qui eft
per. vis-à-vis à une petite diftahce J e m’y lis tfanfporter,
pour deifiner delà f ille Sans Pendant
que j ’y travaillois,. Mr. le Directeur s’y
rendit avec quelques Cpnfeillers* On m’envoya
une çhaloupe fur le midy , pour m’avertir
qu il etoit rems de dîner. J’âvois juilemenc
finy mon ouvrage , qu’on trouvera icy. La
Galiote, fur laquelle nous étionsvenus , pa-
roit a la pointe de lT£le , -6c l’on voit trois
grues fur|le rivage > avec, plufieurs petites
Barques.
A mon retour, on me montra des poiflons
d une grande beauté ; &; comme; on mavbis
pas encore couvert la,table,je.courus ijnrné^
diate-
© e C o r n ë ï l i e l e B r u y n ; i i $:
Platement fur le rivage pour y deiliner auiîi i y ois:
i ’iüe de Kûiper, qu’on voit dans iafoemeplan- ' jt- 'Imileti
che , fçachaht bien qu’on ne m’en donneroit
pas le tems apres le repas, parce que c’étoit
le jour de la naiifance de la femme de Mr. le
Pire&eur, ôc qu’on vouloir £e divertir. Nous Grand
fumes magnifiquement régalez de chair ôc de PT
poiifon , fous une gra'nde Baraque, ôc le vin
ii’y fut pas épargné, Mr. le General de Vïilde
s’y trouva auifi , avec cinq Gonfeillers des
Indes. Vers le milieu du repas ,o n vitparoî*
tre quelques Hollandois i dont, il y en avoit
deux habillez en femmes, qui firen t placeurs
tou r s afie z divertiflants .j No us no us en retournâmes
ftir le fo ir , 6c continua mes à nous
divertir, en buvant à la faute. [du Gouverneur
6c de tous nos amis , au bruit du canon des
Y ai fie aux 6c au fon des trompettes 6c des
haùtbbiàifiôc nous arrivâmés;jfur les fgpt heures
à Batavia, où nous allâmes féliciter Madame
de RieèeeÇ. y fur le jour de fa.naiiTance.
« Comme le tems de mon départ approchait,'
j ’ allay prendre congé, le lendemain, deMef-
fieùrs les;Confeillers deslndes » {ôcles^remer-
cietide toutes leurs bontêz.i Mr. le General
de F'vildei me retint à dîner , avec fon honnêteté
ordinaire , dont je rieJperdray jamais
le fouvenir : aufii n’ay-je jamais rencontré
un plus galant homme. {
Tom. y . C h à -