iyo6.
31. Juillet.
Affemblée
du Confeil.
Audience
des Mini-
ftres Etrangers.
Directeur
Général.
198 V O Y A G E S '
Le Gonféil s’aflemble régulièrement deux
fois la femaine, ôc quelquefois extraordinairement
, ôc il n’eft pas permis aux Miniftres
Etrangers qui fé rendent à Batavia! , d’y débarquer,
avant qu’on les aille prendre pour
les conduire à l’Audience du Gouverneur.
Ces emplois qui demandent tant de fo in s ,
me faifoient fonger fouvent au tems que j ’a-
vois pafle à Mofcow, où je demandois à mes
amis , quand on mettroit fin aux Feftins ôc aux
réjoiiiflances, ôc qui me répondoient qu’elles
commençaient avec le mois de Janvier | ôc
ne finifloient qu’avec celui de Décembre,.
Quelle difference entre cette maniéré de v iv
r e , ôc celle des perfonnes de diftinéfcionen
ce païs-cy i. Auftî étois-je bien éloigné d’envier
leur grandeur ôc léurprofpérité i au contraire
, je m’eftimois bien-heureux dans mon
petit état dé joüir d’une tranquillité d’efprit
ôc d’une liberté , fans laquelle tous les autres
biens ne font rien.
La plus grande Charge , aprescelle du Gouverneur
, eft celle du Direébeur Général, qui
n’eft guéres moins fatiguante , puifque c ’eft
lui qui achette ôc qui difpofe de toutes les
marchandifes de la Compagnie , de telle nature
qu’elles puiffent être , Ôc en quelque
lieu qu’on les envoyé, outre les autres occupations
aufquelles cette Charge l’aflujettit.
d e C or ne i l l e l e Bru y n. 109
C ’eft lu i, en un mot, qui a le maniement de
tout ce qui regarde le négoce , Ôc auquel tous
les Marchands ôc Officiers de la Compagnie
viennent rendre compte de ce qui fepafte,
ôc reçevoir de lui les clefs des Magafîns,
dont la garde lui eft commife. C ’eft auftî ce
Directeur qui ordonnera cargaifon que chaque
VaifTeau doit prendre*
Pendant que j ’étois à. Batavia , perfonne
n’y étoit plus eftimé, que M. d e^ ild e , homme
d’un grand mérite. Il eft Général des
Troupes, Coàfeiller du Confeil des Indes, ôc
le troiftéme Officier de la Compagnie. Quant
2a là Charge de Confeiller, je n’en diray rien
en particulier, ny de celles qui lui font inférieures,
parce qu’elles font affez connues en
notre pais, outre que plufieurs voyageurs ie
font affez étendus fur ce fujet. J’ajoûteray
iïmplement, que je ne çroy pas qu’il y ait de
lieu au monde , où l’on écrive tant que dans
les Bureaux de-la Compagnie : Il s’y trouve
auftî d admirables Ecrivains» -
N ’ayant plus rien à faire à Batavia , je ne
fongeay plus qu’ à m’en retourner en ma patrie
parla Perfé. Je m’y trouvay d’autant plus
porté, que j ’appris en ce temsda qu’il y a vo ir
•quatre Vaifteaux de Guerre François fur les
Cotes des Indes, qui avoient pris depuis quelques
mois fur la Côte de Coromandel, le Pbeiy
06.
} 1 • Juillet.
Fardegu
de cette
Change. '
Général des
Troupes de
la Compagnie.
Bons Eçjrî-
vaïns. •
I/Auteiijt
veutretour-
ner en fa patrie.