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i*4* Mafi.
Arrivée à
jjpa/bin.
^bô V O Y A C E f ;
avdit donnée, ôc nauspaÎTâmesiiCpïé dis Ca^
ravanferay de JF/oskaroet, qui lert aufïi fouvenx
de retraite aux voleurs. J’y entray. feul ôc le
•trouvay vuide, ôc plufieurs appartements,,qui
romboient en xuïne : delà nous allâmes paflex
la nuit à A lla ,Jkng3 Village remply de Jardins.;’*
Le j our fui vant.nous traverfâmes une Plaine
bordée de Villages ôc de Jar dins , ôc en fuite
plufieurs petites Rivières, ayant les Montagnes
, couvextes de neigé, en v.ûë, jufques à
Abbejabath, d’où nous trouvâmes la campagne
remplie de glace 9\ôc une Vallée pourvue de
Villages & de Jardins,, dont la vùë- doit être
charmante en été , quoy que les. Montagnes
y foient toujours couvertes de neige. cSur les
onze heures nous traverfâmes une Rivière
puis plufieurs Ponts , ôc un grand chemin
pavé. Nous rencontrâmes enfuite une Caravane
de chameaux, ôc palfâmes .une autre Ri*
y ie r e , où un de nos valets tomba dans l'eau*
mais on l’en retira fur le champs Delà on entre
dans nn grand chemin payé , qui a deux
Canaux à droite ôc à gauçhejmais tout étpit
alors inondé jufques à Casbin , pu le terrain
.eft plus élevé. Nous y arrivâmes allé? tard
apres une marche de huit lieu,ës>
Le lendemain l’Interprète de Monfieur Mi-]
■ My AmbalTadeur de France, dont on a parié
plufieurs fois, m’y vint trouver de la part
' d<k
de C o r n e i l l e le B r u y n . ¥oî
de fon maître, qui avoir appris qu’il venoit
d’arriver un Européen en mette Ville , où il
avoit été obligé de demeurer depuis plufieurs
femaines. J’allay lui rendre mes devoirs
apres-dîné, ôc il me reçût le pluscivilement
du monde. Il étoit eneorejéune , ôc avoit
cependant déjà été employé en plufieurs
Cours, outre qu’il avoit fervy en Pologne*;
Je reftay aflez long-tems avec lu i , & il m’apprit
le chagrin qu’il avoit en Perfe, où il avoit
été fort mal reçu, fous prétexte qu’il n’avoit;
point de caractère du Roy fon maître. Cependant
, il m’aflùra qu’il étoit le' Premier
Miniftre que la Cour de France y eut envoyé,
dont fes Lettres de Créance , ôc les riches
prefents dont il étoit chargé, ôc qu’il me montra
, faifoient foy. Il me fit voir aulfi une lettre
de la Maître (Te de Monfieur Fabre, écrite
de Paris, dans laquelle elle prioit fon Amant
de lui permettre de faire le voyage avec lui,
quand ce ne feroit que pour laver fon lingeÿ
& prendre foin de fes hardes.. iLajoùta qu’on
n’avoit pas laifTé de lareçevoir à la Cour do
Perfe, quoy qu’elle fe fût très mal compor-i
tée en chemin ôc qu’on avoit: refufé de là
remettre entre fes: mains pour d’envoyer en
France, félon l’ordre qu’il en avoit reçu du
Roy fon maître \ ôc enfin qu’on ne vouloir-
pas même lui permettre de fe rendre à la Cour.;
Tm, Vj C e Ce
17077
14. Mart*