V O Y A G E S
1707. Porteurs ieüu. .Comme nous allions toujours à
29. la ligne , on alloit tantôt .d’un côté d e iaR i-
v ie fe , ôc tantôt de l’autre ., pour éviter les
Tartares quJon trouver en ce quartier-là.
Deux jours apres nous traverfâmes un autre
Golphe que forme le V'v.olgaétanxs allez à
.Calma- terre 2 nous y trouvâmes plufieurs CAmuquet
^»es. avécJeurs femmes, qui ne pouvoient fe laf-
fer de regarder mon habillement , ôc de le
manier,, tant il leur paroifloit extraordinaire
, n’en ayant jamais vu de le rnb 1 a b 1 e> C o m-
me iis vont les pieds nuds , ôc qu’ils les ont
fort petits, ils les mefuroient contre les miens,
de même que leurs jambes, qui font des plus
• courtes. Leurs .femmes font aufli aflez petites
ôc potelées comme les hommes. Je fus
obligé de me découvrir l’efiomac pour fatis-*
faire leur curiofité * ôc leur ayant en fuite témoigné
que je fouhaitois de voir le leur, el-;
les fe mirent à rire, & ne firent aucune dif-
Leurliabil- Acuité de me donner\eette fatisfaâ:ion. Ces
Uwm- gens-là n’ont pour tout habillement qu'une
efp.ece.de jupe de peau de mouton •, qu’ils
changent félon la faifon , ôc ont le'refte du
corps nud en été. La plupart des-jeunes garçons
vont même tous nuds, ôc ont les cheveux
treflez aufli-bien que les femmes. Il s?en
trouvecependant qui portent un certain bonnet,
une camifole ôc un callecoja fans che--
• mite.
® E C o r n e m E l e e B r u y n : t y f
mite. Ils ont tous le vifage plat ôc large s des
jpu&s enflées, & (les<yéux longs. Ils me demandèrent
du tab-ac , qjuTlVfe mettent dans
l e n e z ôc qu a 1s m âc he at , t an t les h o mm e s qu e
les. femmes;^ ;
Nous1 contimumnes le refte de- nôtre voyage
à l’Eft de fa R iv iè re ,. pour éviter les Tartares
j qui Te tiennent de l’autre côté, Ôc qui
£0 n t g ran ds vo l eu es . N o u s r enco n t ri on sTou-
vent des Barques, ôc étions de rems en tems»
obligez de traverferde petits Golphes,où l’on-
trouve des Pêcheurs ôc de: bon poiflbn.
c Le deuxième Septembre ,-nous moüiliâme#
proche du lieu où demeure ,1e Chef ou Gou*
verneur des Calmuques , qui avoit nouvelle-'
ment fait paffer un partyde 80* hommes de-
f’autre cpté d.e la Riviere pour donner la chate
fé aux/Éartares? ^ qui lui avoienc enlevé de*-
p uis p e U: un g ran d no m b re de ch ©va ux ôc p 1 u-
heurs de tes Sujets mais ils n’eurent pas lo?
bonheur de lesyrencontre^ On nous - avertit
aufli que ce qu arxier-Làétoit infefiéde volé urs-
(HoJaques j Ce qui nous fit tenir fur nos gardes:
■ -Le feptiéme nous approchâmes d:e T%enogarr:
ôc nous re fl âme s en deçà , parce que lé vent':
étpit contraire Ô£. aJfez violenta Nous: y.en-
v o y. ame s eepc n d à n t cherche r des p r o vi fio n s .
Comme il s’éleva une greffe té mp ê te p en dan t
lai n ui t,- nôt re; cable fil a-^ de manie re que
cours *