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 sur  quelles  autorités  reposent  de  pareilles  assertions, 'il  
 s’aperçoit  bientôt  qu’elles  ne  résultent  que  dë  la  négligence  
 avec laquelle  on  a accumulé des synonymes incompatibles. 
   Ainsi,  lorsqu’on  remonte  aux  élémens  dont  se  
 compose dans Linné l’espèce du silurus clarias, on trouve  
 qui!  a  réuni  sous  ce  nom  au  mpins  deux  ou  trois poissons  
 très-différens. 
 i.°  Le  scheilan  du Nil, décrit par Hasselquist, p. 869,  
 dune manière  très-reconnaissable,  et qui  est  l’espèce  de  
 schalencore nommée ainsi en Égypte,lepimélode scheilan  
 de M. Geoffroy,1 2. C’est aussi cette  espèce‘que Linné même  
 paraît avoir décrite dans la II.e partie du Musée d’Adolphe  
 Frédéric,  p.  98; mais  ce  synonyme  est  précisément  celui  
 qu’il ne  rappelle  pas.  11  a  appliqué  à  ce  poisson  le  nom  
 de clarias (corrompu de callarias), parce que Beloti lavait  
 déjà  employé  pour  un  poisson  du Nil, mais,  d’une  autre  
 espèce,, et,  autant  que  l’on peut  en  juger par-saf déScrip-  
 tion, pour  le Harmouth. 
 M  Un poisson  de Gronovius, Mus.  I,  8 3% lequel, par  
 sa; description  et  par  le  .renvoi; qu’il  fait  à  une  phrase  
 d’Artedi3  appartenant  au  3-  volume  de  Seba  alors  encore  
 manuscrit,  se  trouve  être  une  espèce  de  Surinam  à  
 adipeusebasse  et  longue,  représentée  dans  M a ,   III,  
 pl. XXIX,  fig.  5 , et  aussi différente qu’il soit  possible  de  
 celle  du Nil.  -   .  : 
 Gest  probablement  celle-là  que  Linné: décrit  dans-son 
 1.  Grand  ouTrage  sur  l’Égjpt.e,  Zoologie,  Poissons,-p\. XIII, fig.  3 et 4. 
 2.  Mystùs  cirrhis  6  longissinus,  pinna  doirsi  2 ,  longissïma,  à priori  ad caudam  
 exlensa,  etc. 
 3.  Mysius cirrhis, 6  longissimis,  appendice dorsi a pinna ad caudam exlensa. 
 Voyage  en  Scanie %  puisqu-il  lui  attribue  des  barbillons  
 de la  longueur du  corps 'et une  adipeuse  longue’[secunda  
 longior).  ' 
 3.?  Quant  à  celle  qu’i l . décrit  dans  la  I.re  partie  du  
 Musée  d’Adolphe  Frédéric,  p.  7 3-, .c’est  à  peine  si  l’on  
 peut  croire qu’elle soit. même, semblable aux  autres,  puisqu’il  
 lui  compte  seize rayons ù l’anale, tandis que celui  du  
 Voyage  de  8canie,  celui  de  Gr on o vius  et > celui  d’IIassel-  
 quist  n’en  ont  respectivement  que  onze ©u  (Jouzej 
 A  cësfespèçes^bnffondiies  par Linné, Bloch,  tout  
 en  copiant  aveuglément  lès  citations  contradictoires  du  
 naturaliste-suédois,  en ajoute iijie quatrième, aussi d’Amérique. 
   Son  silurus  clarias.,  pl. XXXV $ -fig.  1,  qui a l’adipeuse  
 courte  et.triangulaire,,  n’est pas-,t<comme  il  le  cioit,  
 le  n.°  83  de^ Gronovius  cité  par  Linné  sous  clarias $  il  
 serait  bien plus  voisin du n.° 84 du même  auteur, lequel,  
 d’après  la  phrase 1 correspondante  d’Artedi9-  est  l’espèce  
 représentée  dans  Seba' (tbm.  III,  pl. XXIX,  fig,  4)- Mais  
 ce, n.° 84. de Gronovius  où se^trouve  citée cette  figure  de  
 Se|)a,  diffère  encore  du  clarias  de  Bloch ,  parce  qu’il n’a  
 pas  les  barbillons  si  longs;  il  forme  donc une  cinquième  
 espèce.. 
 Nir^haw ni Lacépède n’ont  fait toutes ces  distinctions;  
 ils le sont bornés  à  copier Bloch. Mais  comme  nous avons  
 aujourd’hui à la  foi^au moins quatre de  cês poissons sous  
 les yeux,  nous pouvons  en  indiquer avec .détail les  caractères', 
  en  réservant  l’épithète  de  à; celle  d’Hasselquist, 
   seule»qui soit  du Nil, au scheilan,  enfin; nous 
 1.  Aspredo  cirrhis  longitüdine  corpohsjpinnis  dorsalibus  2 . 
 2.  Mystus  cirrhis 6 longissimis, appendice  triangulari  in exiremo  dorso.