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 tôt dans les  artères,  les  articulations ,  les  nerfs et par  tout  
 le corps une douleur vive avec de l’engourdissement, effets  
 qui  cessent  dès  qu’on  lâche  le  poisson. 
 Un second passage est extrait des observations de maître  
 Richard Jobson1 2 sur la rivière de Gambia. Il rapporte que  
 dans  cette rivière ils retirèrent dans le filet, parmî d’autres  
 posions,  un  qui  avait  le  corps  langé,  semblable  à une  
 blême,  mais  d’une  plus  grande  épaisseur  (one  like  an  
 english Bremé); qu’un des matelots ayant Voulu le prendre,  
 il  qu’il  avait  perdu  l’usage  de'  ses’mainé  et  de  ses 
 bras*  Un  autre  matelot qui le  toucha  du  pied,  sentit  de  
 l’engourdissement  dans  la  jambe.  Ces  faits,  recueillis  en,  
 1620,  furent  publiés  en  i 6 a5. Comme  nous  connaissons  
 Tabondanee  du  silure  électrique  dans  le  Nil  et  dans  le  
 Sénégal, et comme la  forme  indiquée  dans  le  second  passage  
 éloigne  l’idée  que  ces  observateurs'aient eu sous  les  
 yeux une  raie, nous  devons bien croire, malgré le mot de  
 torpédo employé dans la première  relation,  qu’il s’agit  ici  
 du  silure  électrique. 
 Enfin, le troisième passage  va offrir un autre genre d’intérêt  
 5 car il va nous prouver que les malaptérures,  comme  
 les  clarias  et  les  hétérobranches,  d’abord  connus  par les  
 espèces qui vivent dans le Nil r se trouvent à travers toute  
 l’Afrique. On raconte, dans  la  relation du voyagé du  frère  
 Jbaô  dos  Sanctos3,  que  dans la rivière  de  Sofaïa f abondante  
 en poissons gras  et savoureux, on trouve un  étrange  
 poisson,  appelé  par  les  Portugais  Tremedor,  et  par  les  
 Cafres  indigènes  Thinta>  et  d’une  telle  nature  qu’on  ne 
 '1 .'PiirclïaS,'  his  pilgrimes,  tom. II, §.  i,  pag.  i56£f. 
 2.  Ibid.,  tom.  II,  pag.  i546.