CHAPITRE XVII.
Des Asprèdes (Aspredo, Linn.}.
Ce genre, établi par Linné dans les, Aménités académiques,
a été réuni ensuite par lui-même av^P les silnres.
Bloch l’en a fait ressortir, mais pour le mêler sous le nom
commun deplatfstacus a celui que, plus tard,M. de Lacé-
pèdeanommé/ïZofQÿe^'et qui diffère infiniment des asprèdes.
Nous croyons devoir rétablir le-genre et lui laisser le nom
qu’il avait reçu de Linné,, èt qui a été adopté par Grônovius.
Les autres auteurs qui ont parié des asprèdes,sa voir Klein
et Artedi, les ont placée, le premier parmi ses batrachus, le
second parmi ses mystus oju no^ pÉDaëlod^es 5 mais ni l’pne
ni Tautré de c à riassifîûktions ne peut-être admise/^
En effet, lès asprèdes, bien qu’appartenant à,Ja famille
des siluroïdés, diffèrent essentiellement Üe’fôus les autres
groupes qui les composent^ et même de tous les autres
poissons.osseux, en ce qu’^Si n’ont rien de mobile- à l’opercule,
et que les trois pièces operculàireSjSpnt réduites; à
de simplé&ve&tigOS.-et entièrement soudées au préopercùle,
en sorte qüe la «MaÉation et la contraction de leurs ouïes
ne, dépendent que de l’arèade palato -ptérygoïdienüe.
Leur bouche est aussi fort particulière, leurs' intérinaxil-
laires étant articulés, non pas en travers, mais sous le museau
dans une pèèitôèn longitudinrié, ét ne portant de dents
qu’à leur tranchant'postérieur. Il arrivé dé là que les
maxillaires, prolongés d’ailleurs en barbillons, comme dans
les autres siluroïdés, s’articulent au bord antérieur du museau,
et plus en avant que les intermaxillaires. |
La forme générale de ces poissons est d ailleurs remarquable
par l’aplatissement de leur tête et de leur partie
antérieure, par rélargissement de leur région humérale, par
leur quelle grêle et tranchante en dessus., et par leurs fortes
épiriès pectorales aplaties! et dentelées.
Il y a' cinq rayons à leurs ouïesj leur dorsale estmédiocte j
leiTri anale lo'figti'e^ leûr Caudale peu considérable, et ils
manquent d’adipé&é: tout leur ècùps est lisse et sans pièces
de cuirasse.
Un Certain nombre d’individüs dans chaque espèce se
Fait remarquer par dès 'appendices' singuliers qui pendent
sous: la poitrine et sôus le ventre, et qui, d’après lé peu
d’ohseryations qu’il m’a possible de faire, nie paraissent
Une marque ri-’un çertain état de la femelle. Je n’en ai
point vu dans les mâles, les femelles elles-mêmes n’en ont
pas toujours. Ilss’y montrent d’abord comme des pores Sur
tôîutef.M partie inférieure-et nue de leur- tronc $ Ces pores
grandissent, ét se gonflent en tubercules, qui s’alongent
êMiite en filamens,5Çt l’extrémité de chaque filament se
dilate en une petite’ cupule.
. C’est dans cet état que Bloch les a vus dans un individu
de fespèce à six barbillons/éj que, les prenant pour un ça-
raclés* d’espàce > il a nommé cPîpoisspn: platjrstaeus coty~
lephorus; mais j’ai observé lés mêmes appendices dans
nos1 trois-espèces. Artedi, dans le texte de Seba, en a déjà
bïèûi5 décrit deux espèces / auxquelles nous en ajoutons
aujourd’huï une troisième.
Toutes^ les trois" vivent dans les rivières de la Guiane :
c’est tout ce que l’on sait de leurs habitudes.;