CHAPITRE XIII.
Des genres Arges, Broutes Astroblepns,
Je vais réunir dans un même chapitre quatre siluroïdes
américains, dont?deux ont (étédécouverts par M* de Hum-
holdt pendant- son voyage dans la Cordillère des Andes,
et qu’il a décrits en dans le premier^volume de ses
Observations zoologiques.
Je dois la connaissance d’un troisième à M. Pentland,
et celle dù quatrième à M. Bdussingault; celui-ci^ nommé
Prehadilla, vit, comme le petit pimélode décrit-par M.#e
Humboldt, dans les eaux qui ..descendent du < Çotopaxi,
et ils se; trouvent tous deux jusqu’à une hauteur de 35oo
mètres : tous deux, malgré leur .petitesse ,-prennent un
rang important.dans l’histoire naturelle de notre {globe,
parce qu’ils; sortent des.-* entrailles embrasées -du-j-volcan
lors des éruptions de la montagne. La singularité des
formes de quelques-uns des poissons décrits „ par M. !dè
Humboldt, ou les circonstances physiques dans, lesquelles
ils vivent, avaient beaucoup excité l’attention des naturalistes
sur ces espèces. Nous devons des remercîmens ' et
exprimer les sentimens de -notre gratitude au savant
chimiste, membre de l’Académie royale des sciences, qui
a parcouru sur les traces de M. de Humboldt avec tant
de succès* la Cordillère d’Amérique. Il a bien voulu profiter
des relations que son voyage lui a laissées dans
l’Amérique équinoxiale, pour procurer aux naturalistes
d’Europe quelques-uns des poissons extraordinaires que
M. de Humboldt fit connaître à l’Institut en i 8o5 paroles
descriptions et les , figures si exactes qu’il a insérées dans
l’ouvrage que j’ai cité plus haut. Cest ainsi que le Cabinet
du Roi à reçu YErérhophilus Mutisii, et que j’ai vérifié
et constaté l’exactitude de la figure et des principaux
caractères distinctifs que l’illustre voyageur donnait d’un
poissomsi anomal sous tant de rapports, que sâ place
dans ée*-Système ichthyologique ne m’est bien connue que
depuis que M.' Pentland nous a procuré un genre très-
voisin tii^ePérémophile, mais rao'iÈÉgSàinomti^-La tendre
amitié que M. de Humboldt a pèmr moi, les témoignages
si| nombreux et si honorables qUe j’en aS reçus, et qui
m’ont fait passer, dans son commerce si doux, tant d’année
®; si heureuses, en me faisant surtout jouir de sa
noble -et haute intelligence, me sont une sûre garantie
qu’il voudra bien accepter avec indulgence les deux expressions,
vérifier et constater,- dont je me sers plus haut.
Quand une science est aussi avancée | que l’ichthyologie
llistwauj©urdhn#^ét;j qu’au milieu des êtres si- nombreux
que l’on a. étudiés de manière à croire que l’on connaît
les différentes variations possibles de forme dans un groupe
naturel, on voit annoncer des groupes qui paraissent d’abord
tout-à-fait anomaux, l’esprit est disposé à en douter. Il a
fallu que les. hésitations fussent bien grandes, et que les
difficultés fussent assez fortes, puisque M. Cuvier, si habile
à saisir les .rapports les plus éloignés dns (êtres, n’a pas osé
fixer' une place à cés poissons dans ses deux éditions du
Règne animal. Et moi aussi, en publiant une description
détaillée et ichthyologique de cet Eremophilus , je conservais
encore des doutes sur les véritables affinités de ce
poisson. Mais ce que j’ai tenu à démontrer alors, eest la
précision et l’exactitude des observations du grand et illustré
physicien, qui, réduit aux seules ressources que lui