» antre culte religieux; c’efl un oifeau de proie de la groflèur
» d’un corbeau, dont la tête reflêmble à celle d’un vautour, &
» les plumes à celles d’un faucon ; les prêtres de ce pays repré-
» fentoient de grands myftères fous le fymbole de cet oifeau ;
» Ms le faifoient graver fur leurs obéHfques & fur les murailles
m de leurs temples pour repréfenter le foleil ; la vivacité de lès
» yeux qu’il tourne incelîàmment vers cet albe, la rapidité de
33 ion vol, là longue vie, tout leur parut propre à marquer la
nature du foleil, &c. 3> (cj. Au relie, cet oifeau, qui, comme
l’on voit, n’ell pas aflèz décrit, pourrait bien être le même que
le galinache ou marchand, dont nous ferons mention, art. IV . ■
I I I ,
L’oiSEAU (d) de l’Amérique méridionale (plantée4 2 8 ),
que les Européens qui habitent les Colonies, ont appelé Roi
des Vautours ( e j, & qui eli en effet le plus bel oifeau de
ce genre : celi d’après celui qui eli au cabinet du Roi que
M. Brilîon en a donné une bonne & ample defcription. M.
Edwards, qui a vu plufieurs de ces oifeaux à Londres, l’a aulii
très-bien décrit & delfmé : nous réunirons ici les remarques de
ces deux Auteurs & de ceux qui les ont précédés, avec celles
que nous avons faites nous-mêmes fur la forme & la nature de
cet oifeau ; celi certainement un vautour, car il a la tête & le
( c ) Voyage de Paul Lucas, tome 111, page 2 0 4 .
( d ) Cofquauhtli, ut A lexicani vocant; fiv e aura. D e L a ë t , H ifi. nov. orbis-, p a g .2 3 2 .
— Coicaquauhtli.* Regina aurarum. Hemandès, H ifi. M ex. pag. 3 1 p .— Côlcaquauhtli.
Femandès, H ifi. nov. H ifp . p. 2 0 . — Regina aurarum. Euf. Nieremberg, p . 2 2 4 .
— Vautour des Indes. A lb in , tome I I , p . 2 , avec une figure coloriée, planche IV .
( e ) Roi des Vautours. Edwards, H ifi. des O ifea u x, tome I , page 2 , avec une bonne
figure bien enluminée, planche 1 1 . — L e Roi des Vautours. Briffon, Omithol. tome I ,
: 4 7 0 , avec une bonne figure, planche x x x v i .
cou dénué de plumes , ce qui ell le caraélère le plus dillinélif
de ce genre ; mais il n’elt pas des plus grands, n’ayant que
deux pieds deux ou trois pouces de longueur de corps, depuis
le bout du bec jufqu’à celui des pieds ou de la queue; n’étant
pas plus gros qu’un dindon femelle , & n’ayant pas les ailes
a proportion fi grandes que les autres vautours, quoiqu’elles
s’étendent , lorfqu’elles font pliées , jufqu’à l’extrémité de la
queue , qui n’a jpas huit pouces de longueur ; le bec qui ell
allez „fore & épais, ell d’abord droit & direét & ne devient
crochu qu’au bout; dans quelques-uns il ell entièrement rouge,
& dans d’autres il ne l’elt qu’à fon extrémité, & noir dans fon
milieu ; la bafe du bec ell environnnée & couverte dune peau
de couleur orangée, large & s’élevant de chaque côté jufqu’au
haut de la tête, & c’ell dans cette peau que font placées les
narines , de forme oblongue, & entre lefquelles cette peau
s’élève comme une crête dentelée & mobile, & qui tombe
indifféremment d’un côté ou de l’autre, félon fe mouvement
de tête que fait l’oifeau ; les yeux font entourés d’une peau rouge
écadate, & l’iris a la couleur & l’éclat des perles ; la tête & le
cou font dénués de plumes & couverts d’une peau de couleur
de chair fur le haut de la tête , & d’un rouge plus vif fur le
derrière & plus terne fiir le devant; au-deffous du derrière de
la tête s’élève une petite touffe de duvet noir, de laquelle
fort & s’étend de chaque côté fous la gorge, une peau ridée,
de couleur brunâtre, mêlée de bleu & de rouge dans là partie
poftérieure : cette peau ell rayée de petites lignes de duvet
noir, les joues ou côtés de la tête font couvertes d’un duvet
noir, & entre le bec & les yeux, derrière les coins du bec,
il y a de chaque côté une tache d’un pourpre brun ; à la partie
Tome I. Li