la queue font grilès, & que les parties fupérieures du dos & des
ailes font d’un roux vineux, femé de quelques petites tachés
■noires; on peut voir les différences du mâle & de la femelle
dans les planches que nous avons citées.
Nous ne pouvons nous dilpenfer d’oblèrver que quelques-uns
de nos Nomenclateurs modernes (b ) , ont appelé épervier des
alouettes, la creiferelle femelle, & qu’ils en ont fait une elpècè
particulière & différente de celle de la -creiferelle.
Quoique cet oifeau fréquente habituellement les vieux bâti-
rnens , il y niche plus rarement que dans les Lois; & lorfqu’il
ne dépofe pas fes oeufs dans des trous de murailles ou d’arbres
creux, il fait une efpèce de nid très-négligé, compole dé
bûchettes & de racines, & aflèz lèmblable à celui des geais, for
les arbres les plus élevés des forêts : quelquefois il occupe auffi
les nids que les corneilles ont abandonnés ; il pond plus fouvent
cinq oeufs que quatre, & quelquefois foc &. même fept, dont
les deux bouts font teints d’une couleur rougeâtre ou jaunâtre,
allez fèmblable à celle de fon plumage. Ses petits, dans le premier
âge, ne font couverts que d’un duvet blanc; d’abord il les
nourrit avec des infeéies, & enfuite il leur apporte des mulots
en quantité qu’il aperçoit fur terre du ¡dus haut des airs où il
tourne lentement, & demeure fouvent ftationnaire pour épier
fon gibier fur lequel il fond en un mftant : il enlève quelquefois
une perdrix rouge beaucoup plus pefante que lui ; fouvent auffi
il prend des pigeons qui s’écartent de leur compagnie ; mais là
proie la plus ordinaire après les mulots & les reptiles, font les
moineaux, les pinçons & les autres petits oilèaux : comme il
"produit en plus grand nombre que la plupart des autres ¡oilèaux
(b) Briffon, tome I , page ffpv
de proie, ï’eipèce eit plus nombreüie & plus répandue : on la
trouve dans toute l’Europe, depuis la Suède (c ) jufqu’en Italie
& en Eipagne (d ) ; on la retrouve même dans les pays tempérés
de l’Amérique feptentrionale (e): pluiieurs de Ces oiièaux
relient pendant toute l’année dans nos provinces de France;
cependant j’ai remarqué qu’il y en avoit beaucoup moins en hiver
qu’en été, ce qui me fait croire que pluiieurs quittent le pays,
pour aller palier ailleurs la mauvaife iàiion.
J’ai fait élever pluiieurs de ces oifeaux dans de grandes volières ;
iis font, Comme je l’ai dit, d’un très-beau blanc pendant le premier
mois de ïeur vie, après quoi les plumes du dos deviennent
rouiïatres & brunes en peu de jours : iis font robuftes & aifés à
nourrir : iis mangent la viande crue qu’on leur préiènte, à quinze
jours ou trois femaines d’âge; ils connoiiïènt bientôt la perfonne
qui les foigne, & s’apprivoiiènt aiîez pour ne jamais l’ofrenfer :
ils font entendre leur voix de très-bonne heure, & quoiqu’en-
fermés, ils répètent ie même cri qu’ils font èn liberté: j’en ai
vu s’échapper & revenir d’eux-mêmes à la volière, après un jour
ou deux d’abiènce, & peut-être dabllinencè forcée.
Je ne connois point de variétés dans cette eipèce que quelques
individus qui ont la tête & les deux plumes du milieu de la
queue grilès , tels qu’ils nous font reprélentés par M. Frifch
( planche L X X X V ) ; mais M. Saleme fait mention d’une
creiferelle jaune qui iè trouve en Sologne, & dont les oeufs font
de cette même couleur jaune. « Cette creiferelle, dit-il, eit
(c) Linn. Fauti. Suec. n.° 6 7 .
(d ) Aldrov. A v i. tom. I , pag. 356 . ,
(e ) Hans Sloane, Jam a'ic. pag. 29 4 .