qu’3 épie de deflirs une Branche ou une pointe de roc ; &
» les voyant à fleur d’eau , il foim promptement delfus, les
» enlevant avec fes griflès , & les va manger fur un rocher :
» quoiqu’il ne faflè pas la guerre aux oifeaux, ils ne laiflènt
» pas de le pourfuivre & de s’attrouper, & de le Becqueter
» jufqu’à ce qu’il change de quartier. Les enfkns des Sauvages
» les élèvent étant petits, & s’en fervent à la pèche par plaifir
feulement, car ils ne rapportent jamais leur pêche ». Cette
indication du P. du Tertre, n’eflt ni àflèz précife, ni aflèz
détaillée, pour qu’on puifïè être aflûré que Toifeau dont 2
parle eft le même que celui de Catelby, & nous ne le difons
que comme une préfomption : mais ce qu’2 y a ici de Bien
plus certain, c eft que ce même oifeau d’Amérique donné par
CateiBy, reffeinBle fi fort à notre Balbuzard d’Europe, qu’on
pourrait croire avec fondement, que c’eft abfolument le même
ou du moins une fimple variété dans l’elpèce du Balbuzard ; il
eft de la même groflèur, de la même forme, à très-peu près
de la même couleur, & il a, comme lui l’habitude de pêcher
& de le nourrir de poiflon. Tous ces caraétères le réuniflènt
pour n’en faire qu’une feule & même elpèce avec celle du
Balbuzard.
V I.
L’o i s e a u des Ses Antilles, appelé par nos Voyageurs
Aiansfeni, & qu’ils ont regardé comme une eipècè de petit
aigle (nijùs) : le mansfem, dit le P. du Tertre, eft un puiflànt
oilèau de proie, qui en fa forme & en fon plumage, a tant de
reflèmblance avec l’aigle, que la feule petiteflè peut l’en diftin-
guer; car 3 n’eft guère plus gros qu’un faucon ; mais 2 a les
griflès deux fois plus grandes & plus fortes : quoiqu’3 foit fi