detrurroient tout ie Bétail fe j. Dehnarehais dit que ces oiieaux
ont plus de dix-huit pieds de vol ou d’envergure, qu’ils ont les
ferres groflès, fortes & crochues, & que les Indiens de l’Amérique
aiîùrent quils empoignent &. emportent une biche ou
une jeune vache, comme ils feroient un lapin ; qu’ife font de
ïa groflèur d’un mouton; que leur chair eft. coriace & fent
ïa charogne ; qu’ils ont la vue perçante, ie regard afîùré &
même cruel; qu’ils ne fréquentent guère les forêts ; qu’il ïeur
faut trop d’efpace pour remuer leurs grande» ailes ; mais qu’on
les, trouve fur les bords de la mer & des rivières, dans les
làvanes ou prairies naturelles (f).
M. Ray (g ), & prefque tous ies Naturalises après fui (h),
ont penfé que ie condor étoit du genre des vautours, à caufe de
là tete & de ion cou dénués de plumes : cependant on pourroit
(e) Hift. du nouveau Mondé, par de Laèt, pagè jjï> ;
( f ) Voyage de Delmarchais, tome ¡ i l , pages 3 2 1 & 322* — C ’eft auffi au condor
qu’H faut rapporter les paiTages fuivans. Nos matelots, dit G. Spilberg, prirent dans l’île
de Loubet, aux cotes du Péroû, deux oilèaux d’une grandeur extraordinaire qui avoierit
un bec, des ailes & des griffes comme en ont les aigles; un cou comme celui d une brebis,
& une tête comme celle d’un coq, fi bien que leur figure étoit auffi extraordinaire que leur
grandeur. Recueil des voyages de la compagnie des Indes de Hollande, tome IV , page 528.
— II y avoit, dit Ant. de Solis, dans la ménagerie de l’Empereur du Mexique, des
oilèaux d’une grandeur & d’une fierté fi extraordinaire, qu’ils paroiflbient des monftres...
dune taille lùrprenante & d’une prodigieufe voracité, julque-là, qu’on trouve un auteur qui
avance, qu’un de ces oilèaux mangeoh un mouton à chaque repas. H ifi. de la conquête
du Mexique, tome I , page 5.
(g) Hujus generis ( vulturini^ ejfe videtur avis ilia ingens Chilenfis contur dida ; dves ifla
ex defcnptione rudi qualem extorquere potui, quin vultur fuerit ex aurarum didarum genere
minime dubito ; à nautis oib caput calvurn feu implume pro gallopavône per errorem initio
habita e jl, ut & aura a primis nofira gentis ( Angücæ) America coknis. R a y , Synopf.
Avi- pag 1 1 & 12 .
. (h) Vultur Grips, Gryphus; Greif-Geier, Klein, Ord. avi. p
Briffon, Otnith. tome I , page 4 7 3 .
en Jouter encore, parce qu’il paraît que fon naturel tient plus
Je celui Jes aigles ; il eft , Jifent les Voyageurs, courageux
& très-fier; il attaque ièul un homme, & tue aifément un
enfant Je Jix ou Jouzeans fij; il arrête un troupeau Je moutons,
& choifit à ion aiiè celui qu’il veut enlever ; il emporte les
chevreuils, tue les fiiehes & les vaches, & prenJ auffi Je gros
poillôns : il vit Jonc comme les aigles Ju proJuit Je là chaffe,
il le nourrit Je proies--vivante & nui, j-u de cadavres ; toute»
ces habitudes font plus Je l’aigle que Ju vautour. Quoi qu’il
en foit, il me paraît que cet oifeau qui elt encore peu connu,
parce qu’il eft rare par-tout, n’eft cepenJant pas confiné aux feules
terres mériJionales Je l’Amérique, je fuis perfuaJé qu’il fe trouve
également en Afrique , en Afie & peut-être même en Europe-
Garcilaflo a eu raifon Je Jire que le conJor Ju Pérou & Ju
Chili (k ), eft le même oifeau que le ruch ou roc Jes Orientaux,
fi fameux Jans les contes Arahes, & Jont Marc Paul a parlé;
& il a eu encore raifon Je citer Marc Paul avec les contes Arahes,
parce qu’il y a Jans là relation prelqu’autant J’exagération- « II
fe trouve (Jit-il) Jans l’île Je MaJagafcar, une merveilleufe a
elpèce d’oilèau qu’ils appellent roc , qui a la reffemhlance «
( i) II eft ibuvent arrivé qu’un feul de ces oilèaux a tué & mangé' dès enfans de dix:
ou douze ans. Tranf. Phi/of. n.° 2 0 8 . Sloane. — Le fameux oilèau, appelé au Pérou Cuntur;
8c par corruption condor, que j’ai vu en plufieurs endroits des montagnes de la province de
Quito , lè trouve auffi, fi ce qu’on m’a alluré eft vrai, dans les pays-bas des bords'du'
Maragnon: j’en ai vu planer au-deffus d’un troupeau de moutons; il y apparence que la vue
du berger les empêchoit de rien entreprendre ; c’eft une opinion univerlèllement répandue,
que cet oilèau enlève un chevreuil, & qu’il a quelquefois fait là.proie d’un enfant:.on
prétend que les Indiens lui prélèntent pour appât une figure d’enfant d’une argile-très.-
vilqueulè, fur laquelle il fond d’un vol rapide, & qu’il y engage lès lèrres, de manière
qu’il ne lui eft plus polfible de s’en dépétrer.. Voyage de la rivière, des Am azones, par
M . d elà Condamine, page 1 7 2 .
(k ) Hift. des Incas, tome I , page 2 7 1 ,
Tome 1.