en pliant les jambes ; & d’autres, comme celle du moineau, où
elle ne change rien à là pofition ordinaire, & demeure droite
fur fes pieds (h ). Dans tous, le temps de l’accouplement eft
très-court, & plus court encore dans ceux qui fe tiennent debout
que dans ceux qui s’abailfent. La forme extérieure ( l) & la
ftruâure intérieure des parties de la génération font fort différentes
de celles des quadrupèdes; & la grandeur, la pofition, le
nombre, l’aâion & le mouvement de ces parties varient même
beaucoup dans les diverfes efpèces d’oifeaux (m). Auffi paroît-il
qu’il y a intromilfion réelle dans les uns, & qu’il ne peut y avoir
dans les autres qu’une forte compreffion, ou même un fimple
attouchement; mais nous réiervons ces détails, ainfi que plufieurs
autres, pour l’hiltoire particulière de chaque genre d’oifeau.
En ralfemblant fous un feul point de vue les idées & les faits
que nous venons d’expolèr, nous trouverons que le fens intérieur,
le fenforium de l’oiièau eft principalement rempli d’images produites
par le fais de la vue ; que ces images font luperficielles,
mais très-étendues, & la plupart relatives au mouvement, aux
( l ) Coitus a vilu s duolus modts, foemlna lntml confidente itt in g altinâ , aut flà n te iitin
gruibus; & qiue ita coeunt rem quamcelerrime peragunt ut pafferes. Ariftot. H iß . anun.
iib . V , cap. 11.
( I ) N ota. L a plupart des oilèaux ont deux verges ou une verge fourchue, & c’eft par
l’anus que fort cette double verge pour s’étendre au dehors. Dans quelques elpèces, cette
partie eft d’une grandeur très - remarquable, & dans d’autres elle eft à peine lëniîbie. La
femelle n'a pas, comme dans les quadrupèdes, l’orifice de la vulve au-deiibus de l’anus,
elle le porte au-deflus; d ie n’a point de matrice comme les quadrupèdes, mais de. fimples
ovaires, & c .
(m) Voyez fur cela l’Hiftoire de l’Académie des Sciences, année i y i j , page / 1 . ——
Les Mémoires pour fervir à l’Hiftoïre des animaux,partie I , page 2 y 0; partie I I , pages 10 8 ,
[1 3 4 , 1 6 4 ; partie I I I , page y 1 .— L a CoIIeélion Académique, partie étrangère, tome I V ,
pages J 2 0 , 5 2 2 , 5 2 5 ; & tome V , page 4 .8 p .
diftances, aux efpaces; que voyant une province entière auffi
aifément que nous voyons notre horizon, il porte dans fon
cerveau une carte géographique des lieux qu’il a vus; que la
facilité qu’il a de les parcourir de nouveau, eft l’une des caufes
déterminantes de lès fréquentes promenades & de lès migrations.
Nous reconnoîtrons quêtant très-fufceptible dette ébranlé par le
fais de l’ouïe, les bruits foudains doivent le remuer violemment,
lui donner de la crainte & le faire fuir, tandis qii’on peut le
faire approcher par des fons doux, & le leurrer par des appeaux;
que les organes de la voix étant très-forts & très-flexibles, l’oi-
feau ne peut manquer de s’en fervir pour exprimer fes fenfations,
tranfinettre fes affeélions & lè faire entendre de très-loin ; qu’il
peut auffi fe mieux exprimer que le quadrupède, puifqu’il a plus
de fignes, c’eft-à-dire, plus d’inflexions dans la voix; que pouvant
recevoir facilement & conferver long-temps les impreflîons des
Ions, l’organe de ce fens fe monte comme un infiniment qu’il
lè plaît à faire réformer; mais que ces fons communiqués, &
qu’il répète mécaniquement, n’ont aucun rapport avec fes afffeétions
intérieures; que le fens du toucher ne lui donnant que des foliations
imparfaites, il n’a que des notions peu diftinéles de la
forme des corps, quoiqu’il en voye très-clairement la furface;
que c’eft par le fens de la vue & non par celui de l’odorat,
qu’il eft averti de loin de la prélènce des choies qui peuvent
lui fervir de nourriture; qu’il a plus de befoin que d’appétit,
plus de voracité que de fènfualité ou de délicateflê de goût.
Nous verrons que pouvant aifément fè fouftraire à la main de
l’homme, & fe mettre même hors de la portée de fa vue, les
oifeaux ont dû conferver un naturel fauvage, & trop d’indépendance
pour être réduits en vraie domefticité; quêtant plus
Tome /, M