à part ; 13.° que le faucon-gentil n’eft point une efpèce différente
de celle de notre faucon commun, & que ce n’efl que le
faucon-fors de cette efpèce commune, que M. Briflon a décrit
fous le nom de faucon-gentil; mais dans un temps.de mue,
différent de celui quil. a décrit fous le iîmple nom de faucon ;
14.0 que le faucon appelé pèlerin par M. Brifîon, n’eft que
notre même faucon commun, devenu par l’âge faucon-hagard,
tel que nous l’avons repréfenté dans la planche déjà citée,
n." 4 2 1 , & que par confequent ce n’eft qu’une variété de l’âge,
& non pas une diverlité d’efpèce; 1 j.° que le faucon de Barbarie
n’eft qu’une variété dans l’efpèce du faucon étranger, que nous
avons nommé faucon pajfager, Sc que nous avons fait repréfenter
(planche 4.69); t é ° qu’il en eft de même du faucon de
Tar tarie ; iy.° que le faucon à collier n’eft point un faucon,
mais un oifeau d’un tout autre genre, auquel nous avons
donné le nom de foubufe ; 18.° que le faucon de roche n’eft
point encore un faucon, puifqu’il approche beaucoup plus du
hobreau & de la crefferelle; & que par conféquent c’eft un oifeau
qu’il faut confidérer à part; ip»° que le faucon de montagne
n’eft qu’une variété du rochier; 20.0 que le faucon de montagne
cendré n’eft qu’une variété de l’efpècé commune du faucon ;
a t .“ que le faucon de la baie de Hudfon eft un oifeau étranger,
d’une elpèce différente de celle d’Europe, & dont nous parlerons,
dans l'article fuivant; 22.° que le faucon étoilé eft un oifeau d’un
autre genre que le faucon-, 23.“ que le faucon huppé des Indes,
le faucon des Antilles, le faucon-pêcheur des Antilles, & le
faucon-pêcheur de la Caroline, font encore des oifeaux étrangers
dont il fera fait mention dans la luite. On peut voir paï. cette
longue énumération, qu’en féparant même les oifeaux étrangers,
n u F a u c o m z o <y
; qui ne font pas précifément des faucons ; & en ôtant encore
le faucon pattu, qui n’eft peut-être qu’une variété ou une efpèce
très - voifine de celle du faucon commun, il y en adix-neuf que
nous réduifons à quatre efpèces; favoir, le faucon commun , le
faucon paffager, le facre & le bufard, dont il n’y en a plus que
deux qui foient en effet des faucons.
Après cette réduétion faite de tous les prétendus faucons , aux
deux elpèces du faucon commun ou gentil, 5c du faucon paftager
ou pèlerin ; ' voici les différences que nos anciens Fauconniers
trouvoient dans leur nature & mettoient dans leur éducation.. Le
faucon - gentil mue dès le mois de mars, 5c meme plus tôt.; le
faucon pèlerin ne mue qu au mois d août : il eft plus plein fur
les . épaules, & il a les yeux plus grands, plus enfoncés, le bec
plus gros , les pieds p lu s , longs & mieux fendus que le faucon-
gentil (r): ceux qu’on prend au nid s’appellent faucon - niais ;
lorfqu’ils font pris trop jeunes, ils font fouvent criards 5c difficiles
à élever; il ne faut donc pas les dénicher avant qu’ils foient un
peu grands, ou fi ion eft oblige de les oter de leur nid, il ne
faut point les manier, mais les mettre dans un nid le pks fem-
blable au leur qu’on pourra, & les nourrir de chair d’ours, qui
eft une viande aflez commune dans les montagnes où l’on prend
ces oifeaux, & au défaut de cette nourriture on leur donnera
de la chair de poulet : fi l’on ne prend pas ces précautions, les
ailes ne leur croifïènt,pas (fj> 5c leurs, jambes fe .caftent ou fe
déboîtent aifément; les faucons - fors qui font les jeunes, &
qui ont été pris en feptembre, oétobre & novembre, font les
(r) Fauconnerie d’Artelouche, imprimée à la iîiite de la Vénerie de du Fouilioux, &
des fauconneries de Jean de Franchières & de Guillaume Tardif. P a ris, 1 6 1 4 , page 8 p .
(f) Recueil de tous les oifeaux de proie qui feryent à la fauconnerie, par G . B. imprimé
à la fuite des Fauconneries citées dans la note précédente, page 1 1 4 , verfo.
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