& les autres oifeaux du plus haut vol : il demeure & niche dans
les forêts où il fe perche fur les arbres les plus élevés. Dans
quelques-unes de nos provinces on donne le nom de hobreau (b)
aux petits feigneurs qui tyrannifent leurs païfàns, <& plus particulièrement
au gentilhomme a lievre, qui va chaiïer chez fes,
voifins, fans en être prié , & qui chaife moins pour fon plaifir
que pour le profit.
On peut obferver que dans cette eipèce le plumage de l oiieau
eft plus noir dans la première année quil ne ieft dans les
années iuivantes : il y a auffi dans notre climat une variété de
cet oifeau, qui nous a paru aflèz fingulière pour mériter d etre
repréfentée ( planche 4 3 1 ) ; les différences confiftent en ce que
la gorge, le deffous du cou, la poitrine, une partie du ventre &
les grandes plumes des ailes font cendrées & fans taches ; tandis
que dans le hobreau commun , la gorge & le defïous du cou
font blancs, la puitrine & le deiïus du ventre-blancs auffi, avec
des taches longitudinales brunes, <Sc q u e les grandes plumes des
ailes font prefque noirâtres: il y a de même d’affez grandes
différences dans les couleurs de la queue, qui dans le hobreau
commun eft blanchâtre par-deilous, traverfée de brun, <& qui dans
l’autre eft abfolument brune. Mais ces différences n empechent
pas que ces deux oifeaux ne puiffent être regardés comme de là
même eipèce ; car ils ont la même grandeur, le meme port,
& fe trouvent de même en France; & d ailleurs ils fe reflembïent
par un caraétère lpécifique très-particulier, c’eft qu ils ont tous
deux le bas du ventre & les cuiffes garnies de plumes d’un roux
( b ) Ce nom de H ob rea u ', appliqué aux Gentilshommes de campagne, peut venir auffi
de ce -qu’autrefois tous ceux qui n’étoient point affez riches pour entretenir une- fauconnerie,
fe contentaient d’élever des hobreaux pour la chaife.
Fariéie^ sin g u lie rs du- .Hobreau/.