prouve mieux combien font fautives les indications que nos
Nomendateurs ont voulu tirer de la diftribution des couleurs,
que de voir le même oifeau porter la première année des
taches ou des bandes longitudinales brunes, defcendant du
haut en bas, & préfenter au contraire, dans la fécondé année,
des bandes tranfverfales de la même couleur: ce changement,
quoique très - Ctigulier, eil plus fenfible dans i autour &
dans les éperviers, mais il fe trouve auiTi plus ou moins
dans plufieurs autres elpèces d’oifeaux; de forte que toutes
les méthodes fondées fur l’énonciation des différences de couleur
& de la diftribution des taches, iè trouvent ici entièrement
démenties.
L eperner refte toute I annee dans notre pays • ï’efpèce en
eft afîèz nombreufe : on m’en a apporté plufiems dans la plus
mauvaife làifon de l'hiver, qu’on avoit tués dans les bois ; ils
font alors très-maigres, & ne pèfent que fix onces : le volume
de leur corps eft à peu près le même que celui du corps
d’une pie; la femelle eft beaucoup plus grofîé que le mâle; elle
fait lbn nid fur les arbres les plus élevés des forêts ; elle pond
ordinairement quatre ou cinq oeufs, qui font tachés de jaune
rougeâtre vers leurs bouts. Au refte, l’épervier, tant mâle que
femelle, eft allez docile : on l’apprivoife aifément, & l’on peut
le dreffer pour la chaffe des perdreaux & des cailles ; if prend
aufîi des pigeons féparés de leur compagnie, & fait une prodi-
gieufe deftruélion des pinçons & des autres petits oifeaux qui
fe mettent en troupes pendant l’hiver : il faut que l’efpèce de
l’épervier foit encore plus nombreufe qu’elle ne le paroît, car
indépendamment de ceux qui reftent toute l’année dans notre
climat, il paroît que dans certaines faifôns, il en palfe en
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