
 
		auparavant  étoit  employée  à  la  reprodudion,  fe  trouve  o  
 fommée,  abforbée  &  au-delà  par  la  nutrition  de  ces  plumes  
 nouvelles,  &   cette  même  nourriture  organique  ne  redevient  
 furabondante  que  quand  elles  ont  pris  leur  entière  croiffance.  
 Communément, c’eft vers la fin de  le(é  &  en  automne  que  les  
 oilèaux muent  ( d) ;   les  plumes  renaifiènt  en  même  temps,  la  
 nourriture abondante qu’ils trouvent dans cette failbn, eft en grande  
 partie  confommée  par  la  croiflànce  de  ces  plumes  nouvelles,  
 &  ce  n’eft  que  quand  elles  ont  pris  leur  entier  accroilîement,  
 c’eft-à-dire,  à l’arrivée  du  printemps,  que  la  furabondance de la  
 nourriture,  aidée de la douceur de la  failbn, les  porte  à l’amour;  
 dors  toutes  les  plantes  renaiflënt,  les  infedes  engourdis  fe  réveillent  
 ou  fortent de leur nymphe, la  terre  femble  founniïïer de  
 vie;  cette  chère nouvelle qui ne  paroît  préparée  que  pour  eux,  
 leur  donne  une  nouvelle  vigueur,  un  lùrcroît  de vie,  qui  fe  
 répand  par  l’amour,  &  fe réalife par  la  reprodudion. 
 On  croirait  qu’il  eft  aufli  eflèntiel  à  l’oifeau  de  voler, quau  
 poiffon  de  nager,  &   au  quadrupède  de  marcher;  cependant  il  
 y   a,  dans  tous  ces  genres,  des  exceptions  à  ce  fait  général; &  
 de même  que  dans  les  quadrupèdes  il  y  en a,  comme  les  rouf  
 fettes, les rougettes & les chauve-fouris, qui volent &  ne marchent  
 pas ;  d’autres qui, comme les phoques,  les morfes &  les lamantins,  
 ne  peuvent  que nager,  ou qui,  comme  les  caftors &   les  loutres, 
 (d )  Les  oiiëaux  domeftiques,  comme  les  poules,  muent  ordinairement  en  automne;  &   
 ceft  avant  la  fin  de  l’été  que  les  faifins  &   les  perdrix  entrent  dans  la  mue  :  ceux  qu’on  
 garde  en  parquet  dans  les  fai&nderies  muent immédiatement  après  leur  ponte  faite.  Dans  
 la campagne,  c eft  vers  la  fin de  juillet que  les perdrix &   les  fàilàns  lùbilîênt ce  changement;  
 feulement  les  femelles  qui  ont  des  petits  entrent  dans  la  mue  quelques  jours  plus  tard.  Le?  
 canards  làuvages muait  aufli  avant  la  fin  de  juillet.  C es  remarques m’ont  été  données  par  
 M .  le  R o y ,  Lieutenant  des  Chajfes  à   Versailles. 
 marchent plus  difficilement  quils ne  nagent;  d’autres  enfin  qui,  
 comme  le  pareffeux,  peuvent  à  peine  fe  traîner.  De  même  
 dans  les  oilèaux  on  trouve  l’autruche,  le  cafoar,  le  dronte,  le  
 thouyou,  &c.  qui  ne  peuvent  voler,  &  font  réduits à marcher;:  
 d’autres,  comme  les  pingoins,  les perroquets  de  mer,  &c.  qui  
 volent &  nagent, mais ne peuvent marcher;  d’autres qui,  comme  
 les  oilèaux  de paradis,  ne marchent ni ne nagent, & ne peuvent  
 prendre  de mouvement  qu’en  volant.  Seulement,  il  paroît  que  
 l’élément de  l’eau appartient plus aux oilèaux qu’aux quadrupèdes ;  
 car,  à  l’exception  d’un  petit  nombre d’elpèces,  tous  les  animaux  
 terreftres  fuient  l’eau ,  & ne nagent que quand  ils  y   font  forcés  
 par  la crainte ou par  le belbin de nourriture ;  au  lieu  que  dans les  
 oilèaux,  il y a une  grande  tribu  d’elpèces  qui ne  fe  plaifent  que  
 fiir l’eau, & femblent n’aller à terre que par néceffité & pour des  
 beloins  particuliers,  comme  celui  de dépofer  leurs oeufi  hors  de  
 l’atteinte des eaux, &c. &  ce qui démontre que l’élément de l’eau  
 appartient  plus  aux  oilèaux qu’aux  animaux  terreftres,  c’eft  qu’il  
 n y a que  trois ou  quatre quadrupèdes  qui  aient  des membranes  
 entre les doigts des pieds; au lieu qu’on peut compter plus de trois  
 cents oilèaux pourvus de ces membranes qui leur donnent la facilité  
 de nager. D ’ailleurs,  la  légèreté  de  leurs  plumes &  de leurs  os,  
 la  forme même  de  leur  corps,  contribuent  prodigieufement  à  
 cette plus grande  facilité ;  l’homme eft peut-être  de tous  les êtres  
 celui  qui  lait  le  plus  d’efforts  en  nageant,  parce  que  la  forme  
 de  fon  corps  eft  abfolument  oppofée  à  cette  eipèce  de  mouvement; 
  dans  les  quadrupèdes,  ÿux  qui  ont  plufieurs  eftomacs  
 ou  de  gros  &  longs  inteftins  nagent,  comme  plus  légers,  plus  
 aifément que  les  autres,  parce que ces grandes  cavités  intérieures  
 rendent  leur  corps  Ipécifiquement moins pelant; les oifeaux dont