& en Perle {l)> où fon prétend que l’art dé la fauconnerie
eil plus cultivé que par-tout ailleurs ( m); oh en trouvé
jufqu’au Japon, où Koempfer fn j dit qu’on les tient plutôt par
(l) Les Perlâns entendent tout-à-feit bien à enfeigner lés oifeaux de chalTe, & ordinairement
ils dreflènt les faucons à voler for toutes fortes d’oilêaux, & pour cela ils .prennent
des grues & dautres oilèaux qu’ils laiflènt aller, après leur avoir bouché les yeux; auiTitôt
ils font voler le faucon, qui les prend fort aifément.. . . Il y a des faucons pour la chaflè.
de la gazelle, qu’ils inftruifent de la manière qui fuit: ils ont des gazelles:contrefaites
(empaillées), fur le nez delquelles ils donnent toujours à manger à ces faucons, & jamais
ailleurs : après qu’ils les ont ainfi élevés, ils les mènent à la campagne ; & lorlqu’ils ont
découvert une gazelle, ils lâchent deux de ces oilèaux, dont l’un va fondre fur le nez de
la gazelle, & lui donne en arrière des coups de pieds: la gazelle s’arrête & fe fecoûe poiir
s’en délivrer; i’oifeau bat des ailes pour fè retenir, ce qui empêche encore la gazelle de
bien courir, & même de voir devant elle; enfin, lorlquavec bien de la peine elle s’en eft
défaite, l’autre foucon qui eft en l'air prend la place de celui qui eft à bas, lequel fe relève
pour fuccéder à fon compagnon quand il fera tombé; & de cette forte ils retardent tellement
la courfè de la gazelle, que les chiens ont le temps de l’attraper. II y a d’autant plus de
plaiGr à ces chaffes, que le pays eft plat & découvert, y ayant fort peu de bois. Relation
de Thevenot, tome I I , page 2 0 0 . . . . Voyage de Jean Ovington, tome I ; p a g e z y f).
— La manière dont les Perfans dreffent les faucons à la chaflè des bêtes fauves, eft d ’en
écorcher une & d en remplir la peau de paille, & d’attacher toujours la viande dont on
repaît les faucons, for la tête de cette peau bourrée, que l’on fait mouvoir fur quatre
roues par une machine, tant que l’oifeau mange, afin de l’y accoutumer.'... .S i la bête
eft grande, on lâche plufieurs oilèaux après elle, qui la tourmentent l’un après l’autre. . .7]
Ils fe fervent auffi de ces oilèaux pour les rivières & les marais, dans lelquels ils vont,
comme les chiens, chercher lé g ib ie r.. . . Comme tous lès gens d’épée font chaflèurs,
ils portent d’ordinaire à l’arçon de la felle une petite timbale de huit à neuf pouces de diâ-
mètre, qui leur fert à rappeler l’oilèau en frappant deflùs. Voyage d e Chardin, tome I I ,
pages 32 & 3 3 .'— La Perfe ne manque pas d’oifeaux de proie; il s’y trouve quantité de
faucons, déperviers & de lannerets, & autres femblahles nifeanx de rbafîc, dont'la Vénerie
du Roi eft très-bien pourvue, & on y en compte plus de huit cents: les' uns font pa ir
le fenglier, l’âne Êuvage & la gazelle; les autres pour voler les grues, les hérons, les oies
& les perdrix. Une grande partie de ces oilèaux de chalfe s’apporte de Ruffie; mais lès
plus grands & les plus beaux viennent des montagnes qui s’étendent vers le midi, depuis
Schyras julqu’au golfe Perfique. Voyage de Dam pier, tome I I , page 23 & foiv.
(m) Les Perlâns qui font fort patiens, prennent aufli plaifir à drelfer un corbeau de la
' même manière qu’ils drelfent un épervier. Voyage de D am pier, tome I I , page 2 5 . .
(n) Koempfer, H ijl. du Japon , tome I , page 1 1 5 .
fade, que pour l’utilité de la chaflè, & ces faucons du Japon
viennent des parties; feptentrionales de cette île. Kolfae fo j fait
auffi mention des faucons du cap de Bonne-efpérance, & Bofinan
de ceux de Guinée (p) ; en forte qu’il n’y a, pour ainfi .dire,
aucune terre, aucun climat dans l’ancien continent, où l’on ne
trouve l’efpèce du faucon ; & comme .ces oifeaux fupportent
très-hien le froid, & qu’ils volent facilement & très-rapidement ,
on ne doit, pas être furpris de les retrouver dans le nouveau
continent; il y en a dans le Groenland (¡)> dans les parties
montagneufes de l’Amérique fèptentrionale & méridionale (rj ,
& jufque dans les îles de la mer du Sud (J ).
V.
L ’OISEAU appelé tanas par les Nègres du Sénégal, &
•qui nous a été donné par M. Adanfon, fous le nom de faucon-
(0) K o lbe , Description du cap de Bonne-efpéraitce, tome I I I , page 1 4 6.
(p) Sur cette côte de Guinée, on voit encore un.àutre oifeau de proie, qui reflemble
fort à un faucon, & qu i, quoiqu’un peu plus gros qu’un pigeon,! eft fi hardi & fi fort,
, qu’il fe jette fur les plus groflès poules & les emporte. Voyage de Guillaume Bofman, lettre
1 j . e page 2 6 8 .
(q ) O n trouvé dans le Groenland des faucons blancs & gris, èn très-grand nombre,
& plus qu’en autre lieu du monde. On portoit anciennement de ces oilèaux pour grande
rareté aux rois de Danemarck, à caufe de leur bonté merveilleufe, & les rois de Dane-
marck en faifoient des préfens aux Rois & Princes leurs voifins 011 amis, párese que la chaflè
de l’oifeau n’eft du tout point en ufâge dans le Danemarck, non plus qu’aux autres endroits
du Septentrion. Recueil Ju Nord, tome I , page y y *
(r) On a envoyé plufieurs & diverfes fortes de faucons de la neuve Efpagne & du Pérou
aux feigneurs d’Elpagne, d’autant qu’on en feit grande eftime. Il y a même des hérons &
des aigles de diverfes fortes, & il n’y a point de.doute que ces efpèces d oifeaux & autres
femblables, n’y aient pafle bien plus tôt que les lions & les tigres. H iß. nat. des Indes
occidentales, par Acofla, page 19 3 . — Nota. L ’oifeau que les Mexicains appeloient Hotli,
indiqué par Fernandès, paraît être le même que le faucon noir dont nous avons parlé.
I f) Hiftoire des Navigations aux terres Auftrales, tome I I I , page 1
Tome L m