branches, qui foutiennent plufieurs lits alternatifs de bruyères &
d’autres herbes: ce fentiment contre Nature, qui porte ces oifeaux
à chaffer leurs petits avant qu’ils puiffent fe procurer aifément
leurfubftftance, & qui efl commun à l’efpèce du pygargue, &
à celles du grand aigle & du petit aigle tacheté, indique que ces
trois efpèces font {dus voraces & plus pareifeufes à la chaffe,
que celle de l’aigle commun qui foigne & nourrit largement fes
petits, les conduit enfiiite, les inllruit à chaffer, & ne les oblige
à s’éloigner que quand ils font allez forts pour fe palfer de tous
lècours : d’ailleurs le naturel des petits tient de celui de leurs pa-
rens ; les aiglons de l’efpèce commune font doux & alfez tranquilles;
au lieu que ceux du grand aigle & du pygargue, dès qu’ils font
un peu grands, ne celfent de fe battre & de fe difputer la nourriture
& la place dans le nid; en forte que fouvent le père & la
mère en tuent quelqu’un pour terminer le débat: on peut encore
ajouter que comme le grand aigle . & le pygargue ne chalfent
ordinairement que de gros animaux, ils fe ralîàlïent fouvent fur le
lieu, fans pouvoir les emporter;, que par conféquent.les proies
qu’ils enlèvent font moins fréquentes, & que ne gardant point.de
chair corrompue dans leur nid ils font fouvent au dépourvu ; au
lieu que l’aigle commun qui tous les jours prend des lièvres & des
oifeaux, fournit plus aifément & plus abondamment la fubfiilance
néceflàire à fes petits. On a auflî remarqué, iùr-tout dans Tefpèce
des pygargues, qui fréquentent de près les lieux habités, qu’ils ne
chalfent que pendant quelques heures dans le milieu du jour, &
qu’ils fe repolènt le matin, le foir & la nuit ; au lieu que 1 aigle
commun ( aquila valeria J eil en effet plus valeureux, plus
diligent & plus infatigable.