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en a qui ont tué Jes agneaux, & que les ferpens font leur «
nourriture ordinaire. La coutume de ces oifeaux eft de fe «
jucher plufieurs enfemble fur des vieux pins & des cyprès, «
où ils relient le matin pendant plüfieurs heures, lès ailes dé- <r
ployées (y ): ils ne craignent guère le danger & fe laiifent ce
approcher de près, fur-tout lorfqu’iis mangent».
Nous avons cru devoir rapporter au long tout ce que l’on
fait d’hiftorique au fujet de cet oifeau, parce que c’eft fouvent
des pays étrangers, & fur-tout des déferts, qu’il faut tirer les
moeurs de la Nature; nos animaux, & même nos oifeaux, continuellement
iùgitils devant nous, n’ont pu conferver leurs véritables
habitudes naturelles, & c’eft dans celles de ce vautour des
déferts de l’Amérique, que nous devons voir ce que feraient
celles de nos vautours, s’ils n’étoient pas fans ceife inquiétés
dans nos contrées, trop habitées pour les laiflèr fe raffembler, fe
multiplier & fe nourrir, en fi grand nombre; ce font-là leurs
moeurs primitives ; par-tout ils font Voraces, lâches, dégoutans,
odieux, & comme les loups, auffi nuifibles pendant leur vie,
qu’inutiles après leur mort.
V,
L E C O N D O R (z).
SI la faculté de voler eft un attribut elîèntieî à 1 oifeau, le
Condor doit être regardé comme le plus grand de tous; l’autruche
, le cafoar, le dronte, dont les ailes & les plumes ne font
(y) Nota. Par cette habitude des ailes déployées, il paraît encore que ces oiiêaux font du
genre des vautours, qui tous tiennent leurs ailes étendues lorfiju’ils font pôles.
( z ) L e Condor. Cuntur, au Pérou & au Chili. Ouyrad - O v a jfo u (Ouyra-ouâiîou) ;
chez les peuples du Maragnon, ce qui lignifie grand Ouara ou grand A u ra , grand oilêau de
proie; car de Léry obferve que le mot Ouara, Ouyra, A u ra , chez les .Topinamboux, eft