thorax, avec toutes les parties qui en dépendent ou, qu’il contient,
eil plus fort & plus étendu à l’intérieur & à l’extérieur qu’il ne
l’eil dans les autres animaux; de même que les mufdes peétoraux
placés à l’extérieur font plus gros, la trachée-artère eil plus grande
& plus forte, elle fe termine ordinairement au-deifous en une
large cavité qui multiplie le volume du fon. Les poumons plus
grands, plus étendus que ceux des quadrupèdes, ont plufieurs
appendices qui forment des poches, des efpèces de réfervoirsi
d’air qui rendent encore le corps de l’oifeau plus léger, en même
temps qu’ils foumiffent aifément & abondamment la fubftance
aérienne qui fort d’aliment à la voix. On a vu dans l’hiftoire de
l’ouarine ( i ) ,. qu’une affez légère diiférence, une extenfion de
plus dans les parties folides de l’organe, donne à ce quadrupède
qui n’eil que d’une grandeur médiocre, une voix fi facile & fi
forte qu’il la fait retentir, prefque continuellement, à plus d’une
lieue de diftance, quoique les poumons foient conformés comme
ceux des autres animaux quadrupèdes; à plus grande, raifon, ce
même effet fe trouve dans l’oifeau où il y a un grand appareil
dans les organes qui doivent produire les fons, & où toutes les
parties de la poitrine paroiflènt eue formées pour concourir à
la force & à la durée de la voix (h ). H
( ï ) Voy. Hiftoire naturelle, générale & particulière, volume X V , page 6 & fuivantes.
■ ( h ) Dans la plupart des oiièaux de rivière, qui ont la voix très-forte, la trachée
réfônne; c’eft que la glotte eft placée au bas de la trachée, & non pas au haut comme
dans l’homme. C oll. Acad. Part. F r. tome I , page — Il en eft de même dans le coq..
H iß . de ïA ca d . tome I I , page y . — Dans les oifeaux, & fpécialement dans les canards &
autres oifeaux de rivière, les organes de la voix confiftent en un larynx interne, à l’endroit •
de la bifurcation de la trachée-àrtère ; eh deux anches membraneufës, qui communiquent
par le bas à l’origine des deux premières branches de la trachée; en plufieurs membranes
fémilunaires, difpofées les unes au-deftùs des autres, dans les principales branches du
poumon charnu, & qui ne rempjiflènt que la moitié de leur cavité, laiiTant à l’air un
II me femble qu’on peut démontrer, par des faits combinés,
que la voix des oifeaux eft non-feulement plus forte que celle
des quadrupèdes, relativement au volume de leur corps, mais
même abfolument, & fans y faire entrer ce rapport de grandeur;
communément les cris de nos quadrupèdes domeftiques ou fàu-
vages ne fe font pas entendre au-delà d’un quart ou d’un tiers
de lieue, & ce cri fe fait dans la partie de l’atmofphère la plus
denfe, c’eft-à-dire, la plus propre à propager le fon; au lieu
que la voix des oifeaux qui nous parvient du haut des airs', fe
fait dans un milieu plus rare, & où il faut une plus grande
force pour produire le même effetv On fait par des expériences
faites avec la machine pneumatique, que le fon diminue à mèiùre
que l’air devient plus rare; & j’ai reconnu, par une obfervation
que je crois nouvelle, combien la différence de cette raréfaélion
influe en plein air. J’ai fouvent paifé des jours entiers dans les
forêts où l’on eft obligé de s’appeler de loin, & d’écouter avec
attention, pour entendre le fon du cors & la voix des chiens ou
des hommes ; j’ai remarqué que dans le temps de la plus grande
chaleur du jour, c’eft-à-dire, depuis dix heures jufqu’à quatre,
on ne peut entendre que d’affez près les mêmes voix, les mêmes
fons, que l’on entend de foin le matin, le foir & fur-tout la
nuit dont le filence ne fait rien ici, parce qu’à I’excêption des
cris de quelques reptiles ou de quelques oifeaux noéturnes, il
n’y avoit pas le moindre bruit dans ces forêts ; j’ai de plus ob-
fervé qu’à toutes les heures du jour & de la nuit, on entendoit
libre paflàge par l’autre demi-cavité; en d’autres membranes difpofées en différens fëns, foit
dans la partie moyenne, foit dans la partie inférieure de la trachée; enfin, èn une membrane
plus ou moins fblide, filuée prefque tranfverfàlement entre les deux branches de la
lunette, laquelle termine une cavité qui fe rencontre conftamment à la partie fupérieure &
interne de la poitrine. Aîe'm. de tA ca d . des• Sciences, année iy y % , page 2. y 0.
Tonte /. D