méditerranée, & peut-être jufqu’en Egypte (oj vers le midi; 2,"
que le faucon blanc n’eft dans cette même eipèce, qu’une variété
produite par l’influence du climat du nord ; 3,° que le faucon-gen til
n’eft pas d une eipèce différente de notre faucon commun (p);
4.0 que le faucon-pélerin ou paflàger eft d’une efpèce différente,
qu’on doit regarder comme étrangère, & qui peut-être renferme
quelques variétés, telles que le faucon de Barbarie, le faucon
Tunicien, &c.. Il n’y a donc, quoiqu’en difent les Nomenclateurs,
que deux elpèces réelles de faucons en Europe, dont
la première eft naturelle à nbtre climat, & fe multiplie chez nous,
& l’autre qui ne fait qu’y paifer, & qu’on doit regarder comme
étrangère : en rappelant donc à l’examen la lifte ia plus nom-
breufe de nos Nomenclateurs, au iùjet des faucons, & fuivant
article par article celle de JVI. iinüun , nous trouverons i.°
que le faucon - fors n eft que le jeune de l’eipèce commune ;
2.0 que le faucon - hagard n’en eft que le vieux; 3.0 que le
faucon à tête blanche & à pieds pattus, eft ime variété ou
race confiante dans cette même eipèce ; 4.0 fous le nom de
faucon blanc, M. BriiTon indique deux différentes elpèces d’oi-
feaux, & peut-être trois, car le premier & le troilîème pourraient
être, ablolument parlant, des faucons qui auraient fubi la variété
(0) Prolper Alb in , Ægypt. tome I , page 200»
(p) Nota. Jean de Franchières,- qui eft l’un des plus anciens & peut-être le meilleur de
nos Auteurs iiir la fauconnerie, ne compte que iépt elpèces doifeaux auxquels il donne le
nom de faucon, lavoir; le faucon-gentil, le faucon-pèlerin, le fàucon-tartaret, le gerfaut,
le làcre, le Ianier & le faucon tunifien ou tunicien: en retranchant de cette lifte le gerfaut,
le facre & le lanier, qui ne lotit pas proprement des faucons, il n e refte que le faucon-
gentil & le faucon-pélerin, dont le tartaret & le tunifien font deux variétés* C e t auteur, ne
connoiiToit donc qu’une foule eipèce de faucon naturelle en France, qu’il indique fous le
nom de faucon-gentil, & cela prouve encore ce que j’ai avancé, que le faucon-gentil &
le faucon commun, ne font tous deux qu’une feule & même eipèce*
.commune aux oifeaux du nord, qui eft le blanc; mais pour le
fécond, dont M. Briffon ne paraît parler que d’après M. Frifch,
dont il cite la p la n c h e L X X X , ce n’eft certainement pas un
faucon ,.mais un oiièau de rapine, commun en France, auquel
on donne le nom de h a r p a y e : y.° que le faucon noir eft le
véritable faueon-pélerin ou paflàger, qu’on doit regarder comme
étranger; 6.” que le faucon tacheté, n’eft que le jeune de ce même
faucon étranger ; 7.° que le faucon brun eft moins un faucon
qu’un bufard : M. Frifch eft le feul qui en ait donné la repré-
fentation (q ), & cet Auteur nous dit que cet oifeau attrape
quelquefois en volant fes pigeons fauvages ; que fon vol eft très-
haut , & qu’on le tire rarement, mais que néanmoins il guette les
oifeaux aquatiques, fur les étangs & dans les autres lieux marécageux
: ces indices réunis, nous portent à croire que ce faucon
brun de M. Briflôn n’eft vraifemblablement qu’une variété dans
l’eipèce des bufards, quoiqu’il n’ait pas la queue auflî longue que
les autres buiàrds ; 8 .°que le faucon rouge n’eft qu’une variété dans
notre efpèce commune du faucon, que Belon dit, avec quelques
anciens Fauconniers, fe trouver dans les lieux marécageux qu’il
fréquente de préférence; 9.° que le faucon rouge des Indes, eft
un oiièau étranger, dont nous parlerons dans la fuite ; 10.° que
le faucon d’Italie, dont M. Brifîbn ne parle que d’après Jonfton,
peut encore être, làns fcrupule, regardé, comme une variété de
l’eipèce commune dé notre faucon des Alpes; 1 1.° que le faucon
d’Iflande eft, comme nous l’avons dit, une autre variété de I’eipèce
commune dont il ne diffère que par un peu plus de grandeur ;
12.0 que le facre n’eft point, comme le dit M. Briflbn, une
variété du faucon, mais une efpèce différente qu’il faut confidérer
x (q) Frifeh, tome I , planche'ixXV'A